En cette veille de la présidentielle, le marquage à la culotte des partis politiques est débordant. Car, certains, en manque d’initiatives, orchestrent des complots avec comme dessein de nuire au responsable de l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM). Son tort, est d’accorder plus de temps d’antenne à des courants politiques qui organisent le plus d’activités.
Structure publique, l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM) fait l’objet de convoitise. Ceux qui ont des programmes et ceux qui n’en n’ont pas, tous veulent faire figure sur les antennes de la télévision. C’est pour quoi, depuis un certain temps, il fait l’objet de vives critiques de la part de certains compatriotes dont la plupart n’a rien à publier. Cette frange de la population reproche à l’ORTM d’en faire trop pour donner plus de lisibilité et de visibilité aux actions du Président de la République et de son Gouvernement. Pour ceux-ci, l’ORTM dévie sa mission de service public. La télévision nationale, accuse-t-on, est devenue une télévision d’Etat.
Dans ce tohu-bohu, l’opposition crie à la discrimination. Elle s’estime lésée dans la légalité d’accès aux médias publics. Au regard de cette convoitise accentuée par l’approche de l’élection présidentielle, il y a une équation à résoudre. Il s’agit de concilier l’impératif de communiquer pour rendre visible les actions du Président de la République et du gouvernement en mission de l’Etat, et la nécessité d’accorder plus de temps à l’opposition. Mais pourvu que celle-ci ait des choses qui intéressent le grand public.
Au-delà de tout cela, nonobstant le fait que l’ORTM soit une chaine publique, ses textes font qu’il est obligé de promouvoir les actions du Président de la République, du Gouvernement et de ses partenaires. Car, le directeur général de l’ORTM est nommé par décret du président de la République sur la base d’un cahier de charges qu’il est obligé de respecter. Mieux, plus de 50% du budget de l’ORTM sont financés par le Gouvernement. Ce qui place, de facto, le directeur général de l’ORTM dans une situation de redevabilité.
Pour changer la donne, il faudrait songer à modifier la procédure de désignation du directeur général et du mode de financement de l’ORTM. Sinon, à la place des responsables de la « Passion du service public », n’importe qui aurait comme eux. Les mêmes reproches que l’opposition fait aujourd’hui à l’ORTM, ce sont ces mêmes reproches que l’actuel Président de la République avait faits à Sidiki N’Fa lorsqu’il était à l’opposition. Alors, il urge de changer les textes de l’ORTM pour le faire sortir de l’emprise du pouvoir en place. Sinon, le prince du jour sera toujours le mieux servi. Aux députés de l’opposition d’initier une loi dans ce sens.
En attendant, si l’on s’estime frustré par rapport à l’accès à un quelconque média public, on peut se plaindre devant le Comité national de légal accès aux médias d’Etat. C’est le gendarme chargé de veiller pour que tous les Maliens de quelque bord que ce soit aient accès aux médias d’Etat.
De toutes les façons, à Bozola, les agents de l’ORTM se disent surpris par cet acharnement sur la maison de la radio, d’autant plus qu’ils ont toujours couvert tous les évènements auxquels ils ont été conviés. « Ce n’est pas la faute du directeur général de l’ORTM si le Président de la République bénéficie du soutien de beaucoup plus de mouvements et d’associations à sa candidature. Nous ne pouvons pas demander aux gens de ne pas nous convier à leurs cérémonies. Si nous sommes conviés aux cérémonies, nous sommes bien obligés de faire notre travail », nous confie un agent à Bozola.
Oumar KONATE
Source: La Preuve