Soumeylou Boubèye Maïga a annoncé lors du congrès de son parti, l’Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (Asma/CFP), les 29 et 30 décembre 2018, sa volonté de constituer un seul grand mouvement politique avec l’Adéma/PASJ, l’URD, le RPM, l’Asma/CFP et l’UDD avant la fin du mandat d’IBK. Cet ambitieux pari du Premier ministre paraît presque impossible vue les ambitions des uns et des autres au sein de ces formations politiques.
L’Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (Asma/CFP) a tenu en grande pompe le week-end dernier, au Palais de la culture son 2e congrès.
En réponse à ceux qui l’accusent de profiter de sa position au sein de l’appareil d’Etat pour débaucher leurs cadres et militants pour renforcer son parti, Soumeylou Boubèye Maïga, Premier ministre et président de l’Asma/CFP a annoncé sa volonté de constituer, d’ici la fin du deuxième mandat d’IBK, un seul grand mouvement politique avec l’Alliance pour la démocratie au Mali/Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ), l’Union pour la République et la démocratie (URD), le Rassemblement pour le Mali (RPM), l’Asma/CFP et l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD).
Le Premier ministre justifie son projet par l’engagement de ces partis politiques pour la démocratie et la nation. Actuellement, la bonne santé politique de l’Asma/CFP est incontestable, mais fusionner l’Adéma/PASJ, le RPM, l’URD, l’Asma/CFP et l’UDD pour former un seul mouvement politique est un pari presque impossible pour Soumeylou Boubèye Maïga, vue les ambitions des uns et des autres au sein de ces différentes formations politiques.
En effet, parmi les présidents de ces partis politiques cités beaucoup croient être en bonne position pour succéder à l’actuel locataire de Koulouba, Ibrahim Boubacar Kéita, en 2023. Dans ces conditions, il sera difficile, voire impossible pour le président de l’Asma/CFP de les convaincre d’adhérer à son projet de fusion de leurs partis en vue de la formation d’un seul mouvement politique.
Toutefois, pour faire une telle annonce, lors du congrès de sa formation politique, le président de l’Asma/CFP et Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga doit avoir eu des discussions préliminaires avec ces formations politiques, à moins que sa déclaration ne soit un simple coup de bluff. Surtout que SBM n’aura certainement pas la même influence auprès de ces partis s’il venait à quitter la primature avant la fin du mandat d’IBK.
Interrogé sur la formation d’un grand mouvement politique voulu par Soumeylou
Boubeye Maïga.
Iba N’Diaye, 2ème vice-président de l’URD et directeur de cabinet du chef de file de l’opposition nous a déclarés ceci: “Nous respectons cette vision du président de l’ASMA/CFP, mais l’URD appartient à un regroupement qui est le Front pour la sauvegarde de la démocratie et nous entendons respecter nos engagements vis à vis de ce regroupement. L’heure actuelle, nous n’avons eu aucun contact officiel avec le premier ministre dans le cadre d’une fusion. Cette offre politique du premier ministre est très limitée”.
Par contre un responsable de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) qui souhaite garder l’anonymat, affirme que les discussions sont en cours entre le président de son parti, Tiéman Hubert Coulibaly, et le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en vue de la formation d’un grand mouvement politique.
Quant à l’Adema/PASJ et le RPM, malgré notre insistance, ils n’ont pas souhaité commenter la volonté du Premier ministre concernant son projet de fusion de plusieurs partis politiques.
En tout cas le pari de SBM sera difficile voire impossible au vu de la tension politique en cours dans le pays depuis la présidentielle 2018.
L’avenir nous en dira.
Abdrahamane Diamouténé
Source : L’Indicateur du Renouveau