Au sein de la nouvelle plateforme politique dite Convergence des forces patriotiques (CFP), il y a deux intrus : Housseini Amion Guindo de la Codem et Moussa Mara de Yéléma. Contrairement aux deux autres figures radicales de cette plateforme connues de tous, Oumar Mariko et Moussa Sinko Coulibaly, l’on s’interroge encore sur ce qui a pu pousser Housseini Amion Guindo et Moussa Mara à retourner la veste contre le même régime auquel ils ont accordé leurs bénédictions lors de la récente présidentielle. Nous avons la réponse.
D’abord Moussa Mara. Président-fondateur du parti de Yéléma, l’homme a été d’un apport dans le combat politique pour la présidentielle de 2018. Il l’a fait en douce et en secret, sans jamais l’avouer publiquement. D’aucuns soutiennent qu’il a tout simplement profité de la « naïveté politique » de Dr. Cheick Modibo Diarra qu’il a utilisé pour combattre l’opposition. D’autres diront qu’il a été contraint à jouer ce sale coup. Contraint par qui ? Allez savoir !
Ce n’est que le 4 septembre 2018 que Moussa Mara va s’afficher publiquement. Il a pris part aux différentes festivités d’investiture du président IBK, et au Palais de la culture et à Koulouba. Pendant ce temps, le candidat qu’il avait soutenu à la même présidentielle, Cheick Modibo Diarra, suivait les mêmes cérémonies d’investiture à travers un écran de télévision dans son salon. Incohérence totale, sachant bien qu’ils sont tous les deux anciens Premiers ministres ! Autrement dit, Moussa Mara était venu savourer sa petite victoire que l’on peut dire hypocrite.
Pour son soutien discret au régime lors de la présidentielle, la récompense de Moussa Mara ne pouvait en aucun cas se limiter aux mets qu’il a savourés à Koulouba le 4 septembre. L’homme attendait gros, mais sans rien avoir au final.
La première déception de Moussa Mara fut la mise en place du gouvernement post-présidentielle. Alors que sa formation politique y est bien représentée, le président de Yéléma annoncera que le parti n’a pas été consulté. Deuxième déception, le report annoncé des élections législatives. Moussa Mara, croyant en ses chances de siéger à l’Assemblée nationale, a du mal accepter ce report. Pourquoi ?
Moussa Mara a toujours misé sur la mairie du district, mais il ne semble avoir plus assez de chance face à Adama Sangaré au cas où les élections régionales se tenaient. Ce dernier, lors de l’élection présidentielle, a été aussi d’un grand apport pour le régime qui ne pourra que lui accorder sa bénédiction en retour. Moussa Mara le sait bien. Et sa seule chance pour rester suffisamment actif dans la vie politique était la tenue de ces élections législatives qu’il avait toutes les chances de remporter en Commune IV.
Avec ce rapport qui s’annonce certain, Moussa Mara va devoir prendre son mal en patience. Mais pour combien de temps ? Impossible de le dire quand on sait qu’un autre report des mêmes élections législatives n’est pas écarté après les six mois prévus.
Les raisons de la colère de Poulo
Si Moussa Mara le fait avec ambition et conviction, le combat contre le report des élections législatives, il n’en est pas le cas pour Housseini Amion Guindo, président de la Codem. Il se dit que ce dernier a juste profité de ce petit désordre politique pour en faire un combat, sinon, dit-on, l’origine de sa colère se trouve ailleurs, chez lui en famille et ceci n’est plus un secret en milieu dogon.
En milieu dogon, tout le monde en parle et donne quelque part raison à Housseini Amion Guindo. Le principal mis en cause s’appelle Moussa Amion Guindo dit Gasmir, le frère aîné de Poulo.
Il est reproché à Moussa Amion Guindo d’avoir « ouvert les portes » du pays Dogon à l’actuel Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Ce, à l’intervalle de quelques mois. Chose qu’il n’a jamais tentée pour son jeune frère Housseini Amion Guindo, malgré ses longues années de combat politique. Et ce dernier se sentant abandonné par sa propre famille a du mal à digérer sa colère. Voici en tout l’histoire !
Un partenariat florissant à la douleur de Poulo
On peut bien le dire et tout le monde l’atteste d’ailleurs. Le Premier ministre Soumeylou B. Maïga a déjà conquis le pays Dogon au centre du Mali. Il y a consacré en partie ses visites à l’intérieur du pays depuis son arrivée à la Primature.
L’un de ses passages les plus remarquables au centre du pays du Premier ministre, est celui de la rentrée scolaire où il a laissé ses empreintes à Bandiagara sur le site d’une université. Ce futur établissement scolaire, est la réalisation d’un plus grand rêve de celui qui est accusé d’avoir « abandonné » son frère au profit du Premier ministre, Moussa Amion Guindo.
Moussa Amion Guindo dit Gasmir est un acteur très engagé pour la cause de l’éducation en pays Dogon. Il est le président de l’Amicale des élèves de l’école primaire de Bandiagara. Et lors de la célébration du centenaire de cette école en mars 2015, Moussa Amion Guindo dit Gasmir n’a pas caché son souhait de voir un jour chez lui « une université du Plateau dogon ».
En tout état de cause, et au-delà toutes frustrations entre frères dogons, il y a lieu de reconnaître que l’amitié Gasmir–Soumeylou B. Maïga a déjà porté ses fruits avec la réalisation population de cette université.
Et, par ailleurs, qu’est-ce qui nous dit que le même le lien de sang que partage Moussa et Housseini Amion Guindo, ne s’étend pas chez le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga ? Désolé, ce n’est pas « La Sirène » qui va vous l’apprendre !
Djibi Samaké
Source: La Sirène