Incapable de voler de ses propres ailes depuis sa création en 2015, à Nouakchott, la Force conjointe du G5 Sahel doit encore attendre. Les promesses des partenaires de financer ses opérations ne sont toujours pas au rendez-vous.
Sous le commandement de l’ancien Chef d’État-major Général des Armées du Mali, Général Didier Dacko, la force conjointe a mené deux grandes opérations sur le terrain qui a connu de succès. Pagnali et Hawbi.
Confié à un Officier mauritanien, le Général Ould Sidi Hanana, en juillet 2018, le commandement de la FC du G5 Sahel tarde à faire démarrer pleinement ses opérations très attendues pourtant. Le premier acte posé par le Général Ould Sidi Hanana fut le transfert de son QG de Sévaré à Bamako. Depuis lors c’est tout l’espoir porté sur cette force sous-régionale qui est compromis.
Dans les sillages du Sommet du G5 Sahel qui devait se tenir dans la capitale burkinabé, hier, mardi 5 février, au moment où nous mettions sous presse, le Général mauritanien a annoncé que trois opérations ont été menées depuis le 15 janvier dernier.
«Nous avons mené trois opérations dans les différents fuseaux du Centre, de l’Ouest et de l’Est. Ces opérations se passent dans des bonnes conditions et elles vont se poursuivre par la suite», a déclaré Général Sidi Hanana, lors du Conseil des Ministres des pays membres du G5 Sahel, le dimanche dernier, à Ouagadougou, en prélude au Sommet du 5 février avec les Chefs d’État. Et au Général d’ajouter : «Nous avons aujourd’hui un G5 Sahel qui est en train d’atteindre véritablement ses objectifs».
Si tel est comme affirmé par le premier commandement à bord de la FC, la réalité est tout autre sur le terrain. Les trois dernières opérations n’ont elles pas connu de succès ? Quelle troupe a participé? Le bilan ? Loin de tout cela.
A Ouagadougou, le dimanche dernier, le véritable problème de la pleine opérationnalisation de la FC du G5 a été évoqué : Le financement !
En clair, selon le Secrétaire Permanent de l’Organisation, Mamane Sambo Sidiki, la Force conjointe du G5 Sahel a besoin de 1.574,2 milliards FCFA pour être pleinement opérationnelle en 2019.
Donc, la promesse de 414 millions d’euros lors de la conférence internationale des donateurs, tenue à Bruxelles, en février 2018, n’est toujours pas effective ou en grande partie. Les quelques opérations sur le terrain menées grâce à l’appui direct et logistique de Barkhane n’ont pas produit des résultats à la hauteur des souhaits. Des opérations qui pour certains n’ont même pas apporté des impacts réels sur le terrain.
Alors que le duo terroriste-jihadiste continue de faire rage contre les populations du Sahel, les Chefs d’Etat sont à l’étape des conférences comme toujours. Ce qui dénote que le brouillard dans le désert est loin d’être dissipé.
Habi Sankoré
Le Soft