Après le premier ministre Choguel Kokalla Maïga, c’est le tour du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, de sommer les partenaires du Mali de sortir « de la prescription, des diktats, des invectives, des ultimatums » dans la gestion de la transition.
La diplomatie malienne passe à l’offensive. Pas question de se laisser trimballer par quelque partenaire, quel qu’il soit. Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop rejette les injonctions des partenaires du Mali quant au respect du délai de la transition dont le point d’orgue est la tenue des élections présidentielles et législatives à la date du 27 février 2022.
Lors d’un point de presse qu’il a co-animé à Rabat le lundi 11 octobre dernier, avec son homologue marocain Nasser Bourita, le ministre Diop, sans pouvoir le dire explicitement, renvoie l’organisation de ces scrutins aux calendes grecques, «si la situation sécuritaire n’est pas prise en charge», rapporte notre confrère de l’AFP.
A LIRE AUSSI
Mali : Le président du CNT Col Malick Diaw désavoué par le collectif des membres du CNT
Pour cause, le ministre Diop fait cas ‘’d’un défi supplémentaire’’ auquel son pays fera désormais face, et ‘’qui est venu avec le désengagement du partenaire français qui risque de créer un vide sécuritaire que l’Etat malien doit combler”. Le chef de la diplomatie met le curseur là sur la décision ‘’unilatérale’’ de la France de se retirer de certaines zones du nord au profit de l’armée malienne et de revoir l’effectif de la force Barkhane à la baisse.
Parlant du calendrier dans lequel le Mali s’est engagé pour tenir les élections en février, le ministre malien des Affaires étrangères assure que les autorités de la Transition sont ‘’dans cette lancée ». Certes. « Mais (…) cette approche dogmatique de dire +c’est le 27 février ou rien+, je crois qu’il faudra que nos partenaires prennent un peu de recul pour regarder l’ensemble de la situation », a-t-il préconisé.
Et le ministre Diop de plaider : « Essayons d’aider les Maliens à trouver une solution malienne à leurs problèmes, parce que les Maliens ont le sentiment que chaque fois c’est des partenaires à l’extérieur du Mali qui nous donnent les prescriptions, et souvent ça ne marche pas ».
Par ailleurs, le chef de la diplomatie malienne estime que les partenaires doivent changer ‘’l’état d’esprit’’. « Qu’on sorte de la prescription, des diktats, des invectives, des ultimatums, pour entrer dans le cadre d’un dialogue et une écoute sincères avec les Maliens » peste le ministre Diop.
Rappelons que le chef de la diplomatie malienne était en visite d’amitié et de coopération à Rabat où il a remis ‘’à la très Haute attention de SM le Roi Mohammed VI, le message de paix, d’amitié, de solidarité et de fraternité que lui adresse Son excellence Assimi Goïta, président de la transition et chef de l’État du Mali, avec ses salutations fraternelles ainsi que ses vœux ardents de bonheur pour SM le Roi, et de prospérité et de croissance pour le peuple frère du Maroc ».
C. Roc DACK/Icimali.com