Le principe de respect mutuel entre Etats. Il reprend corps sous la Transition conduite par les colonels à la tête desquels colonel Assimi Goïta, Président de la Transition. Bamako joue désormais carte sur table, pas d’écart de langage. Soit les partenaires obéissent aux injonctions des autorités, soit ils plient bagage. La réponse du colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, est une réplique à la ministre française des Armées Florence Parly. Tel la réponse du berger à la bergère, colonel Maïga conseille le « silence » à Mme Parly. Car « seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse », avait écrit Alfred de Vigny. De fait, Mme Parly a qualifié de « provocations » l’injonction faite forces spéciales danoises déployées récemment au Mali de rebrousser chemin par des autorités de la Transition. Une ligne rouge a été encore franchi. Bamako n’est plus prêt à recevoir de leçon. « Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État. Nous l’invitons également, c’est un conseil, à faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence », réplique le colonel Maïga. A LIRE AUSSI « Lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous régionales, on se demande enfin qui est dans la provocation », peste le porte-parole du Gouvernement. Allusion faite aux sanctions de la CEDEAO visiblement instrumentalisée par la France de Macron, qui gobe mal la redynamisation de la coopération militaire russo-malienne. Néanmoins, le porte-parole du Gouvernement a écarté tout incident diplomatique à ce stade. « Nous ne sommes pas encore au stade de l’incident diplomatique, c’est peut-être des incompréhensions entre le gouvernement du Mali et le gouvernement du Danemark », précise colonel Maïga. Par ailleurs, Bamako invite le Danemark, duquel il attendrait « des excuses des autorités danoises » « à faire attention à certains partenaires (certainement la France) qui ont du mal malheureusement à se départir des réflexes coloniaux ». Ce climat délétère entre Bamako et Paris est loin de s’estomper. L’obstination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme au Mali, alors que les populations ne cachent plus leur ras-le-bol, reste au travers de la gorge. Incompréhensible ! A quand le divorce avec Paris, auquel Bamako est prêt ? Quoi qu’on dise, les colonels au pouvoir à Bamako honorent la mémoire de Soundjata Kéita, de Babemba Traoré, de Tiéba Traoré, de Modibo Kéita et de Moussa Traoré. Le principe de respect mutuel entre Etats renaît de ses cendres sous le magistère des hommes en treillis. Chapeau aux colonels! Cyril Roc DACK/ Icimali.com |
