Cyril Roc DACK- Journaliste
SANS DÉTOUR

Grande Gueule : « La dictature du bruit ?»

En cette phase de transition au Mali, les réseaux sociaux occupent une place incontournable. Ils sont devenus un espace où les soutiens de la Transition -les pro – (apparemment majoritaires) ne laissent aucune tribune à ceux que nous pouvons qualifier d’observateurs, sinon d’anti, qui pourtant ne désespèrent pas.

Écouter l’autre n’est plus une valeur. Les débats contradictoires n’ont plus droit de cité, tout semble se résumer au « bruit » entre concitoyens. Il suffit de donner son avis sur la gestion de la Transition pour s’attirer la colère des uns et la sympathie des autres. Si l’avis est au bénéfice de la Transition, bravo ! Mais, s’il est défavorable, son émetteur est chargé de tous les péchés, comme cela a été le cas récemment de l’imam Mahmoud Dicko.

Le « saint » d’hier, dont les propos avaient un caractère « sacro- saints » au boulevard de l’indépendance, est aujourd’hui l’homme à lapider. La pilule d’autorités « arrogants » étant difficile à avaler, la place publique, les réseaux sociaux donc, s’offre par conséquent la mission de lapidation.  Ce cas est l’illustration de tant d’autres, au point que d’aucuns sont contraints au silence, en attendant le bout du tunnel.  Mais, « les hommes qui ne connaissent pas le silence peuvent-ils jamais atteindre la vérité ? »

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« Tout ce qui est grand et créateur est formé de silence », écrit le cardinal Robert Sarah Nicolas Diat. Dieu étant silence, l’imam ne devrait-il observer le silence pour voir la fin de la « vérité » populaire ? Cette vérité, quoi que l’on dise, dicte sa loi, même si celle-ci est parfois entachée ?

« On ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs », dit un autre adage populaire. La voie de la refondation empruntée par les autorités de la Transition ne peut plaire à tout le monde, étant donné qu’il est question de défaire et de refaire certaines choses. Aussi, voir le Mali réorienter sa coopération au détriment de la puissance colonisatrice- le France-, voir le Mali monter en puissance militaire et traquer efficacement les terroristes là où certains partenaires ont échoué en 9 ans de lutte, voir le Mali tenir tête à la CEDEAO, voir le Mali aux trousses des délinquants financiers…, cela ne peut que menacer certains intérêts.

L’évidence aujourd’hui est le règne de la dictature du bruit, l’absence de débats contradictoires- constructifs. Entre pro et anti Transition, les intérêts divergent, malgré le Mali par-dessus tout vanté. L’heure n’est point à l’écoute de l’autre.

Que Dieu sauve le Mali !

Cyril Roc DACK/ Icimali.com   

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