Depuis le 15 avril dernier, les enseignants de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG) sont en grève. La raison ? Le non-paiement des frais liés aux tâches des examens des années académiques 2019-2020 à 2022-2023. Cette action fait suite à des mois de frustrations accumulées, résultant de conditions de travail de plus en plus difficiles.
Selon les syndicalistes, la grève découle des défis croissants auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leurs fonctions. Parmi ceux-ci, l’augmentation drastique du nombre d’étudiants, passant de 45 000 à 60 000 en effectif théorique, pour une capacité d’accueil initiale de seulement 3 500 places. Cette surcharge conduit à un allongement des cycles de formation, certaines promotions devant désormais étendre leur cursus de 3 à 6 ans. De plus, le manque criant d’enseignants permanents a conduit à un recours massif à des vacataires pour combler les besoins pédagogiques et académiques.
Pourtant, malgré ces défis, les frais des tâches liées aux examens restent impayés depuis 2019, plongeant de nombreux vacataires dans une situation financière précaire. En outre, la communauté académique a été endeuillée par la perte de plus de 10 collègues permanents et vacataires au cours de cette période, sans que ces derniers n’aient reçu la moindre compensation.
Face à cette injustice persistante, les enseignants ont fait preuve de dévouement en renonçant à leurs congés annuels et à toute grève depuis plus de 10 ans afin de maintenir le bon fonctionnement de la faculté. Malgré ces sacrifices, leurs droits continuent d’être ignorés par les autorités compétentes, notamment le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Le 29 mars 2024, un préavis de grève a été adressé aux autorités compétentes, resté sans réponse jusqu’au début de la grève le 15 avril. Après cinq jours de grève, une commission composée de représentants des ministères compétents a été constituée et a proposé un moratoire d’une semaine pour trouver une solution. Cependant, les enseignants, après avoir consulté leurs bases, ont décidé de poursuivre la grève jusqu’à nouvel ordre, dénonçant ainsi le manque de volonté politique à résoudre leurs problèmes.
Cette situation, déplorée par Adama B. Konaté, porte-parole des enseignants, met en lumière le mépris flagrant à l’égard de la communauté académique, qui continue de lutter pour ses droits fondamentaux. En attendant une réponse concrète des autorités, la grève se poursuit, signe d’un désespoir persistant dans les couloirs de l’enseignement supérieur.
Adama B. Konaté
L’Observatoire