Tout en saluant les efforts des partenaires du Mali pour un retour à l’ordre constitutionnel, le Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey, a souligné que la période de transition ne devrait pas se résumer à l’organisation de nouvelles élections, mais pourrait servir à poser les jalons d’un changement plus durable dans la gouvernance du Mali.
Le mardi 6 septembre 2022 a eu lieu à Lomé la troisième réunion du Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali), sur l’évolution de la situation et de convenir ensemble des modalités de soutien qui permettront de mieux mobiliser toutes les initiatives, les énergies et les ressources pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans un Mali en paix.
Sous la présidence du ministre Dussey, l’ouverture des travaux de ladite réunion a mobilisé le ministre Abdoulaye Diop des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République du Mali, Chef de délégation malienne, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, chef de la MINUSMA, le vice premier ministre, ministre des affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, les ministres de la délégation malienne, ministres du Togo, les ambassadeurs, membres du corps diplomatique, consulaire et représentants des organisations internationales, les chefs de délégations, les partenaires du Mali, chefs traditionnels.
D’entrée de jeu, le Ministre des Affaires étrangères Pr Robert Dussey a, au nom du Président de la République, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, exprimé ses mots de chaleureuse et fraternelle de bienvenue et toute sa gratitude aux participants à cette rencontre en vue de continuer par apporter leur soutien au peuple et au gouvernement maliens déterminés à retrouver la paix, la sécurité et la stabilité. « En décidant de tenir la présente session à Lomé, après celle du 8 mars 2021, vous offrez à nouveau au Togo l’opportunité de souligner l’importance et le grand intérêt que le Togo porte à la réussite du processus de transition, de reconstruction et de relance économique du Mali, un pays frère », a salué Pr Dussey.
En effet, l’engagement du Togo pour la paix et la sécurité internationales repose sur la vision du Président Faure, toujours tournée vers la recherche de solutions pacifiques à tous les défis sécuritaires, environnementaux et sociaux que connait la région ouest-africaine et le continent. Selon le Chef de la diplomatie togolaise, la détermination du Togo à « demeurer aux côtés du Mali est davantage confortée par les réalités d’interdépendance sécuritaire qui y sont sous-jacentes et qui, par un effet domino, ont des conséquences sur chacun des Etats ou entités ».
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Aux dires du Ministre Dussey, il va sans dire que la situation sécuritaire dans la sous-région est foncièrement et principalement tributaire de la sécurité au Nord du Mali. « La montée en puissance des groupes armés terroristes et leur descente vers les pays du littoral n’est pas sans liens avec les nombreuses zones de non droit qui se sont formées un peu partout dans la bande sahélienne », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « Les attaques terroristes perpétrées récemment contre les forces de défense et de sécurité et les populations civiles au Nord du Togo confirment cette nécessité d’agir en synergie et d’œuvrer collectivement en vue de venir à bout de ces organisations criminelles ».
Pour le Ministre des Affaires étrangères togolais, cette triste et douloureuse réalité conforte l’engagement aux côtés du Mali qui, à n’en point douter, « occupe une position importante dans la coopération pour la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest. Et nous avons la ferme conviction qu’en s’engageant, qu’en se montrant solidaire et disponible pour sa cause, nous nous aidons et nous agissons ainsi pour notre sécurité collective ».
Un Gouvernement en étaux
Le Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur a fait savoir que le gouvernement malien est partagé entre le besoin d’améliorer substantiellement la situation sécuritaire du pays et l’impérieuse nécessité de rétablir la présence de l’Etat dans les territoires affectés par des insurrections armées. « Même si nous convenons qu’il revient à chaque Etat de garantir la sécurité à sa population, nous devons reconnaitre qu’une part de responsabilité nous incombe parce qu’il y va de la sécurité de notre sous-région », a souligné le ministre Dussey. Qui, de ce point de vue, a appréhendé « ce groupe de soutien, non seulement comme la manifestation d’une solidarité envers un pays frère, mais également comme un engagement responsable pour le mieux-être de la sous-région tout entière ».
A cet égard, le ministre togolais a félicité l’esprit de dialogue permanent qui a prévalu au cours de ces derniers mois et qui doit être maintenu car constituant le meilleur moyen de parvenir à une solution efficace tenant compte des réalités des pays de la sous-région en difficultés et de leur désir réel de construire patiemment et durablement des Etats démocratiques viables.
Des progrès, mais
Par ailleurs, a précisé Pr Robert Dussey, cette issue heureuse de la crise s’est traduite par une accélération de la mise en place des autres mécanismes et instances politiques, notamment l’adoption d’une nouvelle charte de la transition, le calendrier détaillé des réformes et des élections et surtout l’adoption d’une nouvelle loi électorale et la nomination des membres du comité chargé de la rédaction de la nouvelle constitution. « Ces efforts déterminants des autorités maliennes doivent être encouragés sans réserve », a-t-il préconisé.
Et le Chef de la diplomatie togolaise de poursuivre : « La période de transition ne devrait pas se résumer à l’organisation de nouvelles élections ; elle pourrait servir à poser les jalons d’un changement plus durable dans la gouvernance du Mali. Cela nécessite de rassembler davantage les acteurs politiques autour des priorités du pays ».
A cet égard, le ministre Dussey a exhorté les autorités maliennes et les autres acteurs nationaux à poursuivre leurs efforts en vue de maintenir le dialogue et la concertation qui ont caractérisé les Assises nationales de la refondation en vue de parvenir à des décisions susceptibles de mener à bien une transition constructive et vertueuse. « Dans ce sens, la communauté internationale devra apporter un soutien constructif à la transition politique tout en encourageant l’ensemble des parties maliennes à résoudre les difficultés par le dialogue », a-t-il plaidé.
« Sur le plan sécuritaire, des résultats significatifs ont été enregistrés, notamment la neutralisation par les forces de défense et de sécurité maliennes de certains groupes terroristes et surtout le retour de l’administration et des services de base dans des localités antérieurement occupées par les terroristes », a renchéri le ministre Dussey, selon lequel le défi sécuritaire, la situation humanitaire constituent donc des points essentiels auxquels la réunion devra prêter une attention particulière en vue de proposer des solutions idoines.
Des défis à relever
Au nom du Président Faure Essozimna Gnanssingbé, le ministre a salué les efforts importants qui sont déjà déployés depuis la première réunion du groupe de soutien, aussi bien par les Nations unies, à travers la MINUSMA, que par les organisations régionales africaines telles que l’Union africaine et la CEDEAO ainsi que les pays voisins. « Toutefois, des défis demeurent et notre volonté de poursuivre ces efforts ainsi que la collaboration en faveur du Mali doivent rester fermes. Nous nous devons d’agir pour aider et améliorer ; tel doit rester le leitmotiv et l’esprit de ce multilatéralisme important que nous formons autour du Mali à travers ce groupe de soutien », a-t-il exhorté.
Hommage aux FDS
Le ministre Dussey a rendu un hommage mérité à des forces de défense et de sécurité déployées sur le terrain des opérations de maintien de la paix, dans la recherche des solutions à la situation malienne au relent régional, sous une pensée pieuse particulièrement pour tous ces valeureux hommes et femmes, membres des forces internationales, motrs en défendant cette cause noble qui est celle du rétablissement de la paix et la sécurité au Mali et au Sahel.
Pour terminer, le ministre Dussey a assuré le groupe de soutien de la disponibilité et de l’engagement sans faille du Président Faure Essozimna GNASSINGBE à « soutenir la République sœur du Mali dans ces moments fatidiques et à œuvrer à la bonne marche des initiatives innovantes et solidaires, à l’image du GST-Mali », pour aider sur la voie de la stabilité et de la paix durables. « Une paix durable au Sahel, dans la sous-région ouest-africaine, en Afrique et dans le monde est également à ce prix », a conclu le ministre.
Cyril Roc DACK/Icimali.com