Obnubilé par son poste de ministre de la Justice l’année suivant l’élection du Président Ibrahim Boubacar Keïta, Mohamed Aly Bathily s’attaquait quotidiennement avec véhémence aux opposants du régime IBK. Notamment Soumaïla Cissé. A travers ses sorties médiatiques aussi hasardeuses que malencontreuses, le ministre Bathily pensait faire des révélations en accusant Soumaïla Cissé dans l’affaire dite des 56 milliards dus aux travailleurs compressés.
Bathily attaque
Pour conserver, contre vents et marées, son portefeuille, de paisibles citoyens dont de hauts responsables du Mali ont régulièrement fait l’objet d’attaques du Ministre Mohamed Ali Bathily. Notamment Alpha Oumar Konaré, Modibo Sidibé, ATT, Dramane Dembélé, Soumaïla Cissé et Daniel Tessougué. Ce phénomène a continué jusqu’à son éviction du gouvernement en 2017. A l’époque, son acharnement avait poussé certains à briser le silence. Car devant des accusations aussi graves « qu’hallucinantes », le silence serait coupable.
En effet, des confrères avaient rapporté que le samedi 8 février 2014, au Foyer Adef de Montreuil (France), à l’occasion d’une rencontre informelle avec la communauté malienne, organisée par l’Amicale des Maliens de Montreuil (Amdm), le Ministre Mohamed Ali Bathily s’est attaqué aux dignitaires du Mali. Après avoir haineusement vilipendé Alpha Oumar Konaré, ATT, Dramane Dembélé, il s’en est pris à Soumaïla Cissé et Daniel Tessougué.
Dans son one man show, a-t-on appris, le ministre Bathily a indiqué qu’il y a eu 56 milliards de F Cfa payés pour les droits des travailleurs compressés quand Soumaïla Cissé était le ministre des Finances du Président Alpha Oumar Konaré. Dans ses diatribes, l’avocat-ministre affirme qu’on a dit aux travailleurs compressés : «Pour vous payer l’argent, il faut que chacun renonce à 40% de ses droits. Soumaïla Cissé a sorti une circulaire pour instituer cela. L’argent a été intégralement payé, mais pas aux compressés. Où est parti le reste de l’argent ? Et on nous a appris, après, que Soumaïla a un bateau. C’est ça l’origine de sa fortune». Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé.
Soumaïla Cissé contre-attaque
Dans sa réaction, M. Cissé n’a pas porté de gants. Il a battu en brèche les propos du ministre Bathily, avant de faire des révélations sur ce pseudo moralisateur de la société. A en croire M. Cissé, les déclarations du ministre Bathily font pitié. «Je peux vous dire que je suis partagé entre deux sentiments devant de pareilles accusations : l’indignation et la pitié ! Indignation devant la bassesse, la méchanceté gratuite et le mensonge éhonté.Pitié devant l’attitude d’un ministre aux abois, surtout préoccupé de sauver son fauteuil et qui tente désespérément de faire oublier ses propres frasques et son passé sulfureux à Dakar, où il fut ambassadeur de ATT». Partant, il s’interrogera sur le patriotisme de Mohamed Aly Bathily. Ainsi, Soumaïla Cissé a saisi cette occasion pour édifier l’opinion nationale sur le caractère de Me Bathily, contraire à l’orthodoxie. Les déclarations du chef de file de l’opposition laissent planer le doute sur le patriotisme de l’ancien garde des sceaux. Bathily est cet « Ambassadeur qui a abandonné notre ambassade dès qu’il a obtenu un poste plus juteux en Europe, sans même en aviser nos autorités ! Voilà un ministre de la justice normalement tenu au devoir de réserve, surtout à la place qu’il occupe, qui est en campagne électorale permanente et se permet de calomnier délibérément des citoyens sans l’ombre d’une preuve, s’exposant ainsi à un procès en bonne et due forme pour diffamation», a précisé M. Cissé. «Alors, je le mets publiquement et solennellement au défi d’exhiber cette fameuse circulaire dont il parle et que j’aurais signée pour m’adjuger 40%, soit 22 milliards 400 millions de francs de nos compatriotes compressés ! Comment aurais-je pu émettre un tel document à l’insu du Président de la République de l’époque, Alpha Oumar Konaré, et surtout du Premier ministre Ibrahim Boubacar Keita ? Ou alors étaient-ils complices d’un tel détournement, s’interroge-t-il ». Mieux que cela, précise-t-il, Bathily est «un homme de vie». Son séjour dakarois aurait laissé de bons souvenirs. «Les bars et les filles de Claudel gardent de lui un souvenir impérissable», a déclaré Soumi Champion.
Faut-il le rappeler, l’ex-Procureur général, Daniel Tessougué, avait aussi établi le mensonge du Ministre Bathily.
En réponse à son délire parisien où il avait déclaré qu’on lui a remis vingt dossiers sur Adama Sangaré et que malgré tout le Procureur général aurait refusé de poursuivre le maire du district de Bamako,la réplique de Tessougué a été sans ambages. «Ces dossiers ne nous sont pas parvenus. Ils ont dû s’égarer dans les dédales du ministère », a-t-il dit. Avant d’ajouter qu’il a, de son propre chef, constitué 60 dossiers contre des maires. Selon les mêmes informations, à part une lettre de dénonciation des faits, qui date du 3 octobre 2013, le ministère ne lui a fait parvenir aucun autre dossier concernant Adama Sangaré. D’ailleurs, cette lettre de dénonciation, a-t-il précisé, est de la compétence du juge administratif. «Si le ministre dit avoir envoyé 20 dossiers au Parquet, aucun d’eux ne nous est parvenu. Ou du moins, ces dossiers se seraient égarés dans les dédales du ministère», a-t- indiqué.
Le remord de Mohamed Aly Bathily
Après ses frasques, Mohamed Aly Bathily est animé d’un sentiment de remord. Même si la publication sur les réseaux sociaux indiquant son remord est déclaré fausse par son entourage, ses faits et gestes le confirment. Car, depuis un certain temps, il est en train de flirter avec Soumaïla Cissé qu’il qualifiait hier à demi-mot de voleur. Son agitation lors de la marche avortée du 2 juin et de celle autorisée du 8 juin sont de parfaites illustrations.
Ne tirant aucune leçon du passé, le sieur Mohamed Aly Bathily trouve une nouvelle cible. Il s’agit de la coalition Cheick Modibo Diarra. Une coalition à laquelle il en veut à mort après sa tentative de prendre le devant. Certainement qu’il regrettera cela aussi. Mais, puisqu’il s’agit de cette famille Bathily, rien n’est sûr. Car, chez ce ministre, on se sentirait mal dans la constance. C’est encore possible qu’il revienne sur ses mots comme l’a fait sa progéniture. En tout cas, il se raconte que rien ne surprend plus les Maliens, venant de la famille Bathily.
Oumar KONATE
Source : La Preuve