La capitale bamakoise abrite depuis mardi 3 avril 2018 et ce jusqu’au 6 avril prochain, les travaux du deuxième dialogue structuré du fonds pour le climat et la région Afrique. «L’intégration du climat dans la planification du développement est désormais un impératif national, pour la survie de nos écosystèmes et populations », a déclaré le Chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita, à l’ouverture de la rencontre.
Mécanisme financier de l’Organisation des Nations Unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Fonds vert pour le climat a été lancé officiellement lors de la session de la Conférence des Parties, à Durban en décembre 2011. Son objectif est de réaliser le transfert de fonds des pays les plus avancés à destination des pays plus vulnérables afin de favoriser l’investissement dans des projets de réduction des émissions de carbone et d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.
Il est un début de mise en œuvre de la feuille de route, d’où la nécessité d’instaurer un dialogue permanent, afin d’accompagner le processus et asseoir la confiance de toutes les parties.
Ainsi, du 3 au 6 avril 2018 se tient à Bamako à l’Hôtel de l’Amitié, le deuxième dialogue. La cérémonie de cette rencontre présidée par le président de la république, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, a enregistré la présence de l’Ambassadeur Seyni Nafo, Conseiller Spécial du Président de la République sur le Climat, des Présidents des Institutions de la République, des proches collaborateurs du Chef de l’Etat, des membres du gouvernement , des ambassadeurs des pays accrédités au Mali, des autorités politiques et administratives de la Commune II et du district de Bamako, le Directeur exécutif du fonds vert pour le climat , des ministres de l’environnement des pays membres et de nombreuses grandes personnalités nationale et internationale.
Ce deuxième dialogue vise à impliquer l’ensemble des décideurs pour explorer les voies et moyens de hausser les flux financiers à un niveau adéquat avec l’ampleur du défi climatique sur le continent. Mais aussi renforcer la collaboration entre les pays africains et leurs partenaires du Fonds Vert.
Selon l’Ambassadeur Seyni Nafo Conseiller Spécial du Président de la République sur le Climat, le Mali a déjà mobilisé 25 millions de dollars américains en 2017, avec comme objectif de mobiliser chaque année au moins 50 millions de dollars américains à partir de 2019.
Ouvrant les travaux, le Président de la République dira que cette rencontre se tient à un moment crucial pour le continent africain, car tous les pays sont déterminés à vaincre le dérèglement climatique qui accentue non seulement l’inégalité et la disparité entre les différentes zones géographiques du globe, mais aussi les situations précaires des populations les plus démunies.
« Nous vivons dans un contexte International en pleine mutation, marqué par de multiples menaces et défis face auxquels nous sommes résolus à assumer nos responsabilités de manière ambitieuse et pionnière. Le continent africain est très vulnérable aux effets néfastes des changements climatiques », a déclaré le Chef de l’Etat malien, pour lequel « l’intégration du climat dans la planification du développement est désormais un impératif national, pour la survie de nos écosystèmes et populations ».
A en croire IBK, le Mali, enclavé dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, au cœur du Désert du Sahara, est l’un des pays les plus menacés par les effets néfastes des changements climatiques, au regard des affres liées à la sècheresse récurrentes , à la baisse de la fertilité des sols , aux pertes de la diversité biologique, à l’élargissement du front de la désertification, ou encore à la multiplication des seuils sableux dans le cours des grands fleuves dont le Niger dans sa Boucle et son Delta.
Parlant de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le Climat, le président IBK a révélé que tous les pays africains ont déposé leur Contribution Déterminée au niveau national, et que la plus part des pays dont le Mali l’ont également ratifié.
Pour la mise en œuvre dudit Accord qui passe aussi par l’élaboration et la mise en œuvre de projets et programmes d’investissement au Climat, le président IBK a souligné qu’à l’instar des autres régions en développement, la matérialisation de ces actions prioritaires et urgentes pour les pays africains nécessite des ressources prioritaires adéquates et prévisibles.
« A cet égard, la publication de la feuille de route pour mobiliser les 100 milliards de dollars par an, d’ici 2020, doit être appréciée à sa juste valeur, et sa crédibilité sera jugée à l’aune de sa mise en œuvre « , a indiqué le Chef de l’Etat IBK.
Le président de la République se dit convaincu que de ces échanges et discussions de ce deuxième dialogue de Bamako, première du genre au Mali, sortiront des propositions concrètes en vue de l’accroissement du portefeuille de financement des projets et programmes de l’Afrique auprès du fonds Vert pour le Climat.
« Ici à Bamako, en terre africaine et d’hospitalité, l’histoire retiendra que le chemin vers un monde résilient au dérèglement climatique et sobre en carbone, préalable au développement durable et équitable, pour tous, est encore possible », a conclu SEM IBK.
Comme intérêt de ce rendez-vous pour le Mali le renforcement de sa collaboration avec le secrétariat du fonds vert pour le climat pour la préparation et la mise en œuvre conjointe de projets et d’initiatives dans le domaine du renforcement des capacités , de mobilisation et de soutien technique en matière de lutte contre les changements climatiques.
DACK/icimali.com