Très meurtri dans son âme par l’attaque terroriste contre le camp militaire de Dioura, ayant fait une vingtaine de morts dans les rangs des forces armées maliennes, le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, opte désormais pour la fermeté envers la hiérarchie militaire. «Je vous y engage instamment, au nom de la patrie, nous sommes en guerre, aucune négligence, aucune négligence , ne saurait plus être tolérée ; en tout cas, je ne la tolérerais plus, pour la vie de nos enfants, pour celle de la patrie », a-t-il martelé.
Le dimanche 17 mars 2019, tout le Mali s’est réveillé dans l’amertume. Son poste militaire de Dioura a essuyé une attaque sanglante par des ennemis de la République. Plus d’ne vingtaine de ses fils militaires engagés sont tombés, les armes à la main en défendant la patrie. Si aucun élément des FAMA n’a été pris en otage, le Chef Suprême des Armées, le Président IBK a profondément ressenti l’horreur de cette attaque.
En effet, en marge de la cérémonie de présentation au Drapeau des 600 recrues 2018 du Service National des Jeunes (SNJ), le Président IBK, très touché, s’est exprime sur la barbarie de Dioura.
«Oui, se disant, j’ai au cœur, vous le savez, Dioura. Dioura la martyrisée, Dioura la torturée, Dioura l’agressée, Dioura la violentée, Dioura la surprise », s’est indigné le Chef de l’Etat qui donne son mot d’ordre à la hiérarchie militaire : «Que non, que ne soit plus le cas, que ce ne soit plus le cas, que nous ne soyons plus surpris nulle part. Messieurs les Chefs militaires, je vous y engage instamment, au nom de la patrie ; nous sommes en guerre, aucune négligence, aucune négligence, ne saurait plus être tolérée. En tout cas, je ne la tolérerais pas, pour la vie de nos enfants, pour celle de la patrie. Chacun doit savoir en quelque lieu où il se trouve que nous sommes sous les regards qui ne sont pas des regards amicaux, que nos moindres fautes, nos moindres failles seront exploitées, hélas, pour nous faire un sort pas toujours le meilleur, le plus funeste. Que cela ne soit plus. C’est nous qui devons apporter dorénavant la peur ailleurs, pas qu’on nous l’apporte à nous. J’espère que mon message est bien compris, ceci est un mot d’ordre aux forces armées ».
Que ce message soit compris dorénavant, très clairement, a insisté le Chef de l’Etat, qui ajouta : « Et, cela dit, je voudrais ici , encore une fois, savoir gré à tous ces jeunes formateurs qui, jour et nuit, sont aux côtés de nos jeunes, de nos enfants pour les former au métier des armes, pour leur inculquer également les rudiments du devoir civique. Le civisme est un devoir, un devoir rigoureux, de présence dans la cité, nuit et jour, pour empêcher qu’elle fut surprise cette cité-là ; c’était le cas avant, ce serait le cas aujourd’hui plus que jamais ».
Selon le Chef Suprême des Armées Maliennes, il faut que chacun se le dise « notre pays, je le dis encore une fois, n’est pas en paix , nous faisons face à une guerre asymétrique, une guerre traîtresse , sans règle établie ». IBK a exhorté les uns et les autres dans les rangs à le savoir et à être dans la posture d’une vigilance absolue , accrue , que nul ne vienne plus jamais les surprendre en train de faire du thé, ou en passivité , ou à un Check point .
« Cela ne sera pas tolérable, en tout cas cela ne sera pas admis, cela ne sera plus admis , c’est clair », a averti IBK qui a estimé que la vie des jeunes gens mérite d’être sauvegardée. Selon lui, le devoir et mission de ces jeunes sont de « qualifier les forces armées, de les équiper, de les former », et qu’en retour ils puissent offrir « un service impeccable en les temps où nous vivons, en les temps que nous vivons, cela est de requis national obligatoire ».
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire