A Sobane-Da où il s’était rendu, le jeudi 13 juin dernier, à la suite d’une attaque barbare ayant causé 35 morts et dégâts collatéraux, le Président de la République sonne le glas de la défiance : « Seuls les militaires doivent porter les armes pour défendre leur pays, sécuriser les populations et leurs biens». «Pour la survie d’un Mali de dignité, de fraternité, nous devons opérer le sursaut salvateur », a appelé IBK.
Sur les lieux du drame, le Président de la République a rencontré les rescapés. Au cours de cet entretien, le Président IBK, sur un ton péremptoire, rappelé aux populations les risques de détention illicite des armes de petits calibres. «Seuls les militaires doivent porter les armes pour défendre leur pays, sécuriser les populations et leurs biens», a-t-il averti. Avant d’ajouter que, sur ce plan, l’État va sévir désormais et, tout jeune, tout détenteur illicite d’armes de petits calibres sera traduit en justice et sanctionné avec la dernière rigueur.
«L’Etat procédera immédiatement au désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement les armes et celui qui refusera de rendre son arme sera sanctionné sévèrement par la loi», a menacé le Chef de l’Etat, qui a sensibilisé la jeunesse pour qu’ils ne tombent pas sous l’influence des gens de mauvais esprits et des ennemis de la paix au Mali.
«Ne les écoutez pas et ne les suivez pas, n’acceptez jamais de rendre justice avec une quelconque vengeance. N’acceptez pas de vous enrôlez dans une milice quelconque. Ceux qui sont là à vous influencer et à vous conseiller mal le paieront très bientôt devant la justice », a conseillé IBK.
Appel au sursaut national
«Comment peut-on imaginer qu’un drame aussi terrible se produise et me trouvant au Mali que je ne puisse y faire un déplacement. Je devais le faire et également appuyer le message fort passé par le Chef du Gouvernement et en y mettant le poids du Chef Suprême des Forces Armées, également du Chef de l’Etat, c’est ce que j’ai fait. Je crois que le temps du sursaut national est largement venu», a indiqué Ibrahim Boubacar Kéïta.
IBK dit ne pas présager quoi que ce soit ni opiner sur une affaire désormais entre les mains de la justice, mais qu’il y a beaucoup d’interrogations. Pour l’heure, dira-t-il, simplement qu’il n’y a aucune espèce de conflit interethnique, dans notre pays et les jours témoigneront de cela. C’est pourquoi il expliquera qu’il y ait des manipulations et des actes odieux aux fins de déstabiliser le Mali. «Mais cela sera contrecarré, ces actes-là. Ils seront contrecarrés et de la plus belle des façons. Et je crois que nos équipes à l’œuvre aussi bien les équipes du pôle antiterroriste, que nos forces armées de sécurité, toutes sont déterminées à ce que nous touchions du doigt ce que dans ce pays-là, dans ce centre du Mali, empêche notre pays de tourner et de vivre et je crois que cela me semble être comme une histoire de ‘’chant du cygne’’ plaise au ciel qu’il en soit ainsi , que ce soit un chant du cygne , que nous soyons en train d’aller vers l’épilogue d’un temps très douloureux pour le Mali », a promis IBK
Le Président de la République n’a pas manqué d’appeler tous au sursaut national pour sortir notre pays de cette situation grave. «Que tout cela nous sert de leçon pour que nous opérions le sursaut salvateur. Ce sursaut seul aujourd’hui doit être le souci de tous les Maliens. La survie du Mali, la survie d’un Mali de dignité, d’un Mali de fraternité, d’un Mali de convivialité, d’un Mali du vivre ensemble, la fraternité telle qu’elle a toujours imprégnée nos relations sociales, voilà ce qu’il faut retrouver», a déclaré avec insistance le Chef de l’Etat.
Apaisement
S’agissant de son appel à l’apaisement et à la cohésion IBK a renchéri: «Bien sûr, il y a quelque chose de totalement anormale. Cette société malienne; singulièrement celle du Centre du Mali et les relations entre les communautés dont on parle aujourd’hui avec beaucoup de présupposés, les Dogons et les Peulhs. Deux communautés qui ont toujours vécu en parfaite symbiose et tous ceux qui aujourd’hui font des thèses les plus douteuses ces conflit interethniques devraient réviser leurs copies et, en tout cas, ne pas jeter de l’huile sur le feu. Il n’y a aucun conflit interethnique, je vous le dit très clairement et l’excroissance de ce que nous avons vécus dans le Nord du Mali et de ce que nous vivons encore dans le Nord, qui voudrait ainsi trouver à se mettre un masque mais qui ne nous surprendra pas; car, nous savons de quoi il s’agit et dès lors que l’on sait un problème la solution est déjà toute proche».
Le Président de la République a invité toutes les populations à la quiétude, à la solidarité aux valeurs sociétales qui nous unissent, au vivre ensemble. Ces dernières l’ont salué pour sa prompte réaction d’envoyer, dès les premières heures des massacres sur les lieux, son Premier Ministre et certains membres du Gouvernement. Toute chose, selon elles, qui dénote de la considération et de l’attention des plus hautes autorités envers elles, et surtout de l’importance qu’il accorde à la vie humaine et à la protection des biens de ses concitoyens. Elles ont salué les annonces rassurantes du Chef de l’Etat, notamment la sécurisation de leur village, leur relogement, l’assistance alimentaire, la prise en charge des blessés, les dispositions urgentes pour situer les responsabilités et traduire en justice les coupables et leurs complices dans cet acte violent, barbare et lâche, digne d’une autre époque.
Le Président IBK a visité les blessés à l’Hôpital Somino Dolo de Sévaré pour s’imprégner de leur état de santé avant de leur souhaiter prompt rétablissement. IBK s’est assuré de leur moral et état psychologique et a félicité le personnel médical et sanitaire de l’hôpital pour sa mobilisation autour des blessés et leurs accompagnants. Tous les blessés, dès les premières heures, ont été intégralement pris en charge par l’État.
Cyril ADOHOUN avec CCRPPR
L’Observatoire