Cette année, la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux du nouvel an au Président IBK a été marquée par son appel à sortir des discours flatteurs, à dire la vérité. Mais surtout à sortir des postures stériles pour construire ensemble le pays. « Si vous nous ménagez, vous faites du tort au pays », a-t-il averti.
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a reçu dans l’après-midi du mardi 8 janvier 2019, les traditionnels vœux de nouvel an des familles fondatrices de Bamako, des confessions religieuses, du RECOTRAD et de la Maison de la Presse. C’était dans la salle des Banquets du Palais de Koulouba en présence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, des Présidents des Institutions de la République, des membres du Gouvernement, et des proches collaborateurs du Président de la République.
Dans leurs messages de meilleurs vœux, tous ont salué l’engagement et la volonté ferme du Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta à rendre services à notre pays. Ils ont, par la suite, formulé des bénédictions pour la prospérité et la paix au Mali.
Au nom de la presse malienne, le Vice-président de la Maison de la presse du Mali, Alexis Kalambry, a souhaité « longévité, santé de fer, succès et prospérité » au Chef de l’Etat, à tous ses collaborateurs ainsi qu’à l’ensemble du Peuple malien. Avant de le «féliciter» pour sa «brillante réélection» ainsi qu’un 2e mandat à la hauteur de nos attentes.
«Puisse l’année nouvelle apporter la paix, la sécurité et la cohésion sociale sur toute l’étendue du territoire national après plusieurs années de crise dans les localités du Nord et désormais du Centre où sévissent des attaques meurtrières contre les populations civiles, les Forces armées maliennes (FAMA) et les forces alliées sur le terrain, le déplacement massif des populations terrorisées, sans oublier l’afflux continu de réfugiés maliens dans des pays voisins », a déclaré Alexis Kalambry. Il a salué aussi les efforts du Département de tutelle, sous l’égide du Ministre Touré, qui ont permis de moderniser et moraliser la carte de la presse malienne. Un Ministre qui est également présent aux côtés des journalistes, dans tous les défis et épreuves.
Les professionnels des médias disent compter sur l’appui du Président de la République pour améliorer la pratique de presse au Mali et pour le bon fonctionnement du Comité Ethique et Déontologique (CEDEP) qui n’a pas pu fonctionner en 2018 à cause des problèmes financiers et matériels. Car, «conscients que la qualité des médias» maliens «n’est pas à hauteur de souhaits en termes de respect de l’éthique et de la déontologie».
«Dans la dynamique de l’amélioration de l’environnement économique des médias, nous sollicitons la mise en place d’un Fonds d’appui aux médias privés comme dans tous les autres pays de l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ce Fonds pourra être alimenté par le Fonds d’accès universel et servira à financer la création de la centrale d’achat des intrants d’imprimerie, des équipements radio et télévision ainsi que la numérisation de nos entreprises», a sollicité le porte-parole des Hommes de médias.
Le Vice-président de la MP dit être étonné du rôle qu’IBK a joué, aussi bien dans les Mouvements estudiantins africains à Paris que dans les partis politiques clandestins, qui ont travaillé à l’éveil des consciences et se refuse aujourd’hui, donc, de croire que « l’icône » qu’est IBK « soit au courant des déboires de certains de nos confrères, voués aux gémonies, ostracisés du fait de leurs opinions discordantes».
En retour, le Président IBK a souhaité une bonne et heureuse année 2019, à tous ses concitoyens dans un Mali en paix. Selon le Chef de l’Etat, beaucoup d’efforts ont été déployés pour baisser les tensions sociales.
«L’Etat fait son travail, sait ce qu’il veut. Nous ne sommes pas un Etat sauvage, nous sommes un Etat de Droit. Dans un Etat de Droit, il y a des règles. Et ces règles voudraient que quand le droit est interpelé, ah il est là. Je sais des pays où dès qu’il y a de problèmes, l’Etat intervient, sans dire le droit, assume le droit. Mais on ne peut pas avoir un système judiciaire où il n’y aurait que du droit de ceux qui savent le droit mais ne l’assument pas », a-t-il précisé.
Et à IBK de renchérir : « Dans l’application du droit, avançons ensemble, mais avançons dans la vérité. Il est temps que dans ce pays qu’il y ait des hommes d’influence et de conscience nous disent la vérité, à chacun de nous, quand c’est urgent de faire, non pas nous ménager. Si vous nous ménagez, vous faites du tort au pays. Qui sommes-nous, chacun de nous tant que nous soyons ? Vous devez nous dire la vérité. C’est la seule voie du salut pour le Mali. … ».
Le Chef de l’Etat est revenu sur les 24 véhicules blindés réceptionnés tout récemment, dédiés à construire un Etat : le Mali. Ainsi, a-t-il justifié : « Le Mali a tous les atouts pour avancer. De grâce, qu’on laisse les postures et qu’on vienne pour qu’on avance ensemble. J’aimerais rappeler encore les mots de Ghézo : «Si tous les fils du Royaume venaient par leurs mains ensemble boucher les trous des jarres percées, le Royaume serait sauvé ». Mais, chez nous, il y a beaucoup de trous vides encore, ça coule. Nous avons 22% de notre Budget aujourd’hui qui vont dans les dépenses militaires et de sécurité. C’est beaucoup. Dans les pays où les ressources sont rares comme le Mali, c’est énorme. Mais, c’est le prix à payer, parce qu’une armée ce n’est pas pour faire de plaisir aux militaires. Nous avons le devoir de les former, de les équiper pour le salut du Mali. Tout pays qui n’a pas une force armée à hauteur de le défendre, à hauteur pour relever le défi auquel il est confronté, n’est pas un pays souverain».
Concernant les dépenses publiques, leur molarisation et la transparence de la vie publique, le Président IBK a expliqué que c’est pour l’honneur et la dignité du Mali.
«Faisons en sorte que l’on ne s’amuse plus à faire des surfacturations, qu’un Bic qui coûte à 10 francs soit à un tel prix. Nous savons très bien ce qui se passe», a-t-il averti. Avant de faire comprendre que des dispositions sont prises pour moraliser les dépenses publiques, notamment la création d’une centrale d’achat.
Là également il faut que de tous aillent ensemble ; car, IBK seul ne peut pas faire face au fléau. «Que notre Peuple étonne l’Afrique, le monde, par sa maturité », a-t-il conclu.
Cyril ADOHOUN
Source : L’Observatoire