Depuis l’avènement d’IBK en septembre 2013, le parti dont il est le président fondateur, le Rassemblement Pour le Mali (RPM), n’a pas su se hisser à hauteur de missions. En effet, il s’était empêtré dans des querelles de clochers, dès le début de la campagne électorale, avec la nomination d’Abdoulaye Idrissa Maiga comme directeur de campagne du candidat.
A la formation du gouvernement, la boulimie du tout nouveau parti au pouvoir, soutenue par l’octroi de la Primature à Oumar Tatam Ly, a provoqué une guerre larvée au sein des structures du parti. Son président Bocari Tréta étant pressé de se voir confier le premier ministère. La suite est connue avec le départ successif des différents chefs de gouvernement. Le dernier en date est celui de Soumeylou Boubèye Maiga, le 18 avril dernier.
Tréta et ses ouailles, pour tenter d’assouvir des intérêts claniques, ont composé avec leurs adversaires politiques (l’opposition) pour faire tomber le chef du gouvernement croyant naïvement que cette alliance de circonstance allait leur profiter. Mal leur en a prit dans la mesure où, les Tisserands n’ont pas obtenu le poste souhaité. Pire, ils ont ouvert une boite à pandores, que leurs alliés de circonstance utilisent pour nier, à la fois, le fait majoritaire et l’Institution présidentielle.
Cette boite à pandores contient toutes les difficultés du moment. Pour contribuer à sa résolution, l’opposition réclame un partage de responsabilités, à commencer par la station-primatoriale. En un mot, elle conteste au président de la République, ses prérogatives constitutionnelles de pouvoir nommer un chef de gouvernement. En effet, dans l’Accord politique que propose l’opposition, composée du FSD (Front pour la Sauvegarde de la Démocratie) et de la COFOP (Coalition des Forces Patriotiques), on relève : la définition et l’identification du profil du Premier ministre par l’ensemble des acteurs politiques, des échanges approfondis sur la structure du gouvernement et le profil des ministres, la détermination des quotas des ministres de la majorité, de l’opposition et de la société civile… (lire l’intégralité de l’accord en page 3).
Dans l’entendement de l’opposition, le pays est dans une phase transitoire pendant laquelle IBK ne serait qu’un président, avec presque sans honneur, parce qu’il ne décide de rien, parce que notre Constitution ne vaut pas la peine d’être appliquée, parce qu’IBK est mal élu, parce qu’il n’a pas un parti capable de le soutenir, parce qu’aujourd’hui, il est esseulé. Son bras armé, qui partait au charbon, qui prenait les coups, qui savait les retourner et faire plus, est out : Soumeylou Boubèye Maiga. Face à un RPM, aphone, absent des plateaux de télévision et radios pour se défendre à fortiori défendre IBK, le projet de l’opposition est en marche.
Cette formation politique a commis la bêtise de son existence, en éloignant l’ancien PM du président de la République. Ainsi, Tréta et ses fidèles exposent IBK et le livrent à ses ennemis, pardon à ses adversaires politiques.
Les tares congénitales du régime d’IBK proviennent du RPM : Il refuse le combat politique, montre sa boulimie, affiche un mépris envers ses alliés, court vers l’appât du gain facile. Entre-temps, IBK reste malade de son parti, déjà, à la pénitence de Canossa. A ce rythme infernal, le président ne peut que se confier à Dieu ou partager le pouvoir avec l’opposition. Et s’il vous plait, sans le RPM !
El Hadj Chahana Takiou
22 Septembre