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La chenille légionnaire dans la région de Sikasso: «Il y a plus de peur que de dégâts causés…La situation est sous contrôle…», dixit Yacouba Koné, directeur régional de l’Agriculture

C’est du moins, ce qu’a assuré, au cours d’un entretien, le directeur régional de l’Agriculture de Sikasso, l’ingénieur agronome et du génie rural, Yacouba Koné.

La présence signalée de la cheville légionnaire Mali a déjà fait couler beaucoup d’d’encre et de salives. Originaire des régions tropicales et subtropicales d’Amérique, la chenille légionnaire, selon de nombreuses études, est un insecte qui attaque plus de  80 espèces de plantes. Elle s’attaque de préférence au maïs. Si sa présence n’est pas bien gérée, elle peut causer des dommages importants aux cultures et surtout au maïs. Selon la FAO, elle a été détectée, pour la première fois, en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest au début de 2016 et s’est propagée rapidement dans toute l’Afrique subsaharienne.

C’est pourquoi, depuis sa découverte dans la région de Sikasso, les autorités régionales de l’Agriculture et les services de l’Office de Protection des Végétaux (OPV), travaillent d’arraches pieds  afin de minimiser les dégâts et sauver la campagne agricole.

A en croire,  l’ingénieur agronome et du génie rural, Yacouba Koné non moins, directeur régional de l’Agriculture de Sikasso, le foisonnement de la chenille légionnaire dans la région est une réalité, mais il assure que «la situation est sous contrôle, car toutes les dispositions sont prises ou presque pour bouter cet insecte nuisible hors de la région verte du Mali ».

Parmi les dispositions prises par les autorités régionales de l’Agriculture pour vaincre la chenille, on peut citer, entre autres, la formation des formateurs en matière de traitement  des cultures et de prospection des champs. L’accent est également mis sur la communication, gage, dit-il, de la réussite de la prévention contre la chenille et du traitement des cultures.

L’ingénieur agronome a, sans détour, précisé que la présence de la chenille légionnaire a été signalée  dans tous les 7 cercles de la région de Sikasso. Avant d’indiquer «qu’il y a plus de peur que de dégâts causés » par la Spodoptera Frugiperda ou chenille légionnaire dans la région Sikasso. Parce que,  le ministre de l’Agriculture et les services concernés ont été proactifs dans la prise des mesures  pour freiner sa propagation.

Aux dires du directeur régional, sur 836 hectares prospectés dans la région de Sikasso, 644 hectares ont été déclarés infectés par la chenille légionnaire. A ce jour, 940 hectares ont été déjà traités par des bio-pesticides qui s’avèrent efficaces. Les produits utilisés dans le traitement des cultures sont, non seulement, efficaces, mais également disponibles en quantité au niveau de tous les cercles et des communes de la région. Selon les spécialistes de l’OPV,  ces pesticides sont efficaces 60 à 80%. Grâce aux produits conseillés par l’OPV, a souligné l’Agronome, les superficies infectées ont été sauvées de la chenille et aucun abandon de parcelles de maïs n’a été signalé dans la région du fait de la chenille.

Ces dispositions prises font dire à Yacouba Koné que le combat contre la chenille légionnaire sera gagné et la région  de Sikasso est en passe d’échapper au pire annoncé. Il se réjouit de constater que dans plusieurs localités de la région, le maïs est déjà au stade de la maturité ou de la récolte. Mais il reconnait que des difficultés demeurent dans certaines zones (Bougouni, Kolondièba et Koutiala) où, certains champs de  maïs sont encore au stade de l’élévation ou de la floraison. Cette situation dit-il, est due au démarrage tardif de l’hivernage dans ces localités. Mais il a assuré qu’avec la bonne pluviométrie du mois dernier et les activités régulières de prospection des champs que mènent les services de la direction régionale de l’Agriculture et de  l’OPV, ces zones seraient hors du danger.

«Si la tendance actuelle de la pluviométrie se maintient, la région de Sikasso surpassera ses objectifs de production fixés » a affirmé le directeur régional de l’Agriculture, Yacouba Koné.

Rappelons que la prévision de production céréalière de la région de Sikasso, selon le plan de campagne agricole 2018-2019, est de 3 103 942 tonnes (toutes spéculations confondues) sur les 10 millions de tonnes attendues  au plan national, soit 31% de la production nationale.

Le directeur régional de l’Agriculture de Sikasso a saisi l’occasion pour lancer un appel aux producteurs en les invitant à donner aux agents de traitement, toutes  les informations sur la chenille légionnaire, afin que le traitement des champs se fasse à temps. Pour lui, les produits de traitement étant déjà disponibles, le véritable challenge demeure la  communication et la formation des agents de traitement.

Aboubacar Berthé

Source : Le Serment Du Mali

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