Nous devons interroger et revisiter nos institutions d’intégration régionales. Cette crise met en exergue les réelles difficultés liées au fonctionnement de nos institutions africaines d’intégration par rapport à l’harmonisation des politiques et la suppression des barrières, en vue de faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace africain.
La plupart de nos institutions d’intégration africaines peinent à développer des capacités attractives pour la mobilisation des ressources internes propres, pour faire face aux enjeux de développement du continent : emploi, éducation, paix-sécurité- défense, santé, infrastructures routières, infrastructures commerciales, etc. Elles dépendent crucialement des financements de l’UE et des institutions financières internationales.
Au niveau de l’Afrique de l’ouest, plusieurs blocages existent par rapport à l’harmonisation des politiques agricoles, commerciales et les unions douanières, et ce, les pays n’ont pas le même niveau de dotation en ressources naturelles et budgétaires. En plus, le fait que d’autres pays appartiennent à la fois à l’UEMOA et à la CEDEAO et d’autres appartiennent à l’UEMOA, et n’appartiennent pas à la CEDEAO. Ce qui remet fondementalement en cause les pratiques en matière de suppression des barrières tarifaires et la libre circulation des personnes et de leurs biens.
L’UEMOA est l’une des rares institutions africaines qui a su développer des capacités de mobilisation de ressources internes pour réduire sa dépendance aux financements extérieurs. Et cela grâce au passage de Soumaila Cissé à la tête de la présidence de la commission qui a su mettre son expertise en place pour l’élaboration du projet: Tarif Extérieur Commun (TEC) qui s’applique aux pays membres de l’espace en matière de réglementation douanière.
Un autre constat de blocage de l’intégration des pays de l’UA, l’Afrique de l’ouest est en avance en matière d’intégration régionale par rapport aux autres ensembles régionaux : Afrique centrale et Caraïbes.
Bréhima Mamadou Koné