Les députés membres de la commission d’intermédiation de l’Assemblée nationale du Mali pour la gestion de la crise scolaire étaient face à la presse, le vendredi 28 février 2020 pour expliquer les actions qu’ils ont eu à mener dans le cadre de la résolution de la crise scolaire. |
Cette crise scolaire est dominée par la grève des enseignants qui réclament, depuis longtemps, l’application de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale. Au cours de cette conférence de presse, les députés ont indiqué que force doit restée à la loi. « Il faut appliquer la loi. En tant que commission d’intermédiation de l’Assemblée nationale, on a fait un rapport dont le compte rendu a été fait au président de l’Assemblée nationale. La conclusion de ce rapport, c’est qu’on est au regret de constater que le gouvernement reste inactif face à la situation. On a regretté l’attitude du gouvernement », précisent les députés.
Cette conférence de presse était animée par le député Siaka Sangaré, membre de la commission de l’éducation, de la culture, des technologies de l’information et de la communication, en présence du député Moussa Diarra, président de la Commission du Travail, de l’Emploi, de la Promotion de la Femme, de la Jeunesse, des Sports et de la Protection de l’Enfant, de l’honorable Abdoul Kassoum Touré, député à l’hémicycle, de Modibo Makanguilé de la commission éducation. Selon le conférencier, l’honorable Siaka Sangaré, la commission de l’éducation a été saisie par le président de l’Assemblée nationale par une lettre officielle élargie à la commission de l’emploi pour écouter les acteurs de la crise scolaire à savoir : les syndicats et le gouvernement. Avant de préciser que le 21 janvier 2020, la commission d’intermédiation de l’Assemblée nationale du Mali pour la gestion de la crise scolaire a écouté les syndicats qui ont étalé toutes les actions qu’ils eu à faire pour éviter la grève.
Le 23 janvier 2020, dit-il, la commission d’intermédiation de l’Assemblée nationale du Mali pour la gestion de la crise scolaire a fait appel au gouvernement qui était représenté par les ministres du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, de l’Education nationale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui chargé du Budget. «Après des échanges, ils devraient nous amener des propositions concrètes le 28 janvier 2020, mais jusqu’aujourd’hui, on n’a pas vu un membre du gouvernement avec les propositions. Face à la persistance de la crise, le président de l’Assemblée nationale a demandé une conférence des présidents élargie aux membres du bureau tenue le jeudi 27 février 2020. A la lumière de cette rencontre, on a dit que force doit restée à la loi, il faut appliquer la loi. Ce n’est pas une proposition de loi mais un projet de loi…En tant que commission d’intermédiation de l’Assemblée nationale, on a fait un rapport dont le compte rendu a été fait au président de l’Assemblée nationale. La conclusion de ce rapport, c’est qu’on est au regret de constater que le gouvernement reste inactif face à la situation. On a regretté l’attitude du gouvernement», a souligné l’honorable Siaka Sangaré de la commission de l’éducation, de la culture, des technologies de l’information et de la communication.
Pour sa part, l’honorable Abdoul Kassoum Touré, non moins enseignant et promoteur d’école privée fait savoir que juridiquement les enseignants ont raison. Mais compte tenue de la situation de crise que traverse le Mali, il a demandé aux enseignants de faire des concessions. « Cette conférence de presse n’est qu’une étape dans la résolution de la crise scolaire. Des actions beaucoup énergiques vont suivre », a-t-il dit. Les députés pensaient que les dépenses liées à la revendication des enseignants allaient être prises en charge par les charges communes du budget 2020. On retient également au cours de cette conférence de presse que la grève des enseignants (régit par un statut particulier) est due au fait qu’ils n’on pas bénéficier la majorité de 20% sur les salaires que les fonctionnaires du statut général ont bénéficié. Il ressort de cette conférence de presse que l’incidence financière de la revendication des enseignants s’élève à 58 milliards de FCFA pour 54 000 enseignants.
A rappeler que depuis belle lurette, les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES, SNEC) exigent l’application immédiate de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale. Ledit article 39 stipule que : «Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale». « Les syndicats de l’éducation bien que disposés au dialogue se réservent le droit d’observer une grève de 20 jours soit 480 heures allant du lundi 17 au vendredi 21 février 2020, du lundi 24 au vendredi 28 février 2020, du lundi 02 au vendredi 06 mars 2020 et du lundi 09 au vendredi 13 mars 2020 inclus si la revendication n’est pas satisfaite. La rétention des notes est avec effet immédiat », révèle le préavis de grève des enseignants en date du 27 janvier 2020 déposé sur la table du gouvernement.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain