Suite à l’attaque du village de Ogossagou-peul, dans le cercle de Bankass (Région de Mopti), par des hommes armés, le 23 Mars 2019, ayant occasionné plus de 130 morts, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a animé un point de presse, le lundi 25 mars 2019, à leur siège sis au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako pour exiger la démission du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et son gouvernement.
« La hiérarchie militaire est sous le commandement du pouvoir politique et au service de la nation, et non d’une famille ou d’un clan. Le constat est aujourd’hui clair que l’échec que notre pays connaît aujourd’hui est politique, C’est pourquoi, nous exigeons la démission immédiate du Premier ministre et de son gouvernement », a déclaré le président du directoire du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne. Par ailleurs, Soumaïla Cissé a dit qu’il ne suffit pas de dissoudre la milice Dan Amassagou, mais la désarmer ainsi que toutes les milices au Mali.
Outre le conférencier, l’honorable Soumaïla Cissé, on notait la présence des autres opposants à ce point de presse comme Tiébilé Dramé, Konimba Sidibé, Choguel Kokala Maïga, Paul Ismaël Boro, Djibril Tangara, Mme Diakité Kadidia Fofana et bien d’autres. Le conférencier, Soumaïla Cissé a profité de ce point presse pour s’adresser à la nation. Dans son adresse à la nation, l’honorable Soumaïla Cissé a déploré les victimes en ce début d’année 2019 de Koulongo, celles de Dioura, de Ogossagou des campements Dawsahaq de Aklaz et Awakassa, de Tassalatine et d’autres localités martyres du Mali. «Chers compatriotes, après Koulongo, Ogossagou constitue le pire cas de violence, avec des témoignages d’actes d’horreur inqualifiables et jamais atteints au Mali. Ogossagou est l’illustration achevée de la déliquescence du pouvoir en place et de son incapacité à protéger les populations civiles. Ce drame est en effet, le fruit de la négligence des autorités, restées sourdes aux appels de l’administration locale, de l’opposition politique, des populations, des ONG et de divers activistes sur les réseaux sociaux. Nous condamnons avec la dernière vigueur la violence gratuite qui s’abat sur les populations civiles », a souligné le président du directoire du Front de sauvegarde de la démocratie (FSD), l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne.
Avant d’ajouter qu’il est temps de prendre le chemin de la vérité. « Chers compatriotes, nous devons agir. Agir pour éviter la catastrophe à notre pays qui joue sa survie même, en tant que nation. Agir pour éviter le cycle infernal des violences. Agir pour réparer les injustices, source de déstabilisation et de vengeance. Agir pour prouver que nous sommes un peuple digne et fier qui sait toujours se relever », a-t-il dit. Selon Soumaïla Cissé, il ne suffit pas de dissoudre la milice Dan Amassagou, mais la désarmer ainsi que toutes les milices. Il a souhaité à ce que des poursuites judiciaires soient lancées contre tous les auteurs, coauteurs et complices des violences sur l’ensemble du territoire. Car, selon lui, ce sont des crimes imprescriptibles. « A ce titre, épiloguer sur les différentes infractions commises est un terrible aveu de complicité de l’Etat. Il nous revient que Dan Amassagou refuse sa dissolution et que le gouvernement compte arriver à ses fins par la corruption à travers 200 millions de FCFA et 500 miliciens à intégrer aux Famas. Où va le Mali ? Redisons-le, haut et fort, c’est à l’Etat qu’il revient d’assurer sa mission régalienne de défense du territoire et de protection des citoyens avec une armée mieux équipée. Rendons encore une fois hommage à nos forces armées et de sécurité », a dit Soumaïla Cissé.
A ses dires, Ogossagou 2019 avec son décompte macabre de morts, de veuves, d’orphelins, de déplacés, de cases brûlées, de greniers incendiés et de bétail abattu, attend une réponse rapide et adaptée. A l’en croire, le Mali et particulièrement le centre, est en proie à la violence permanente avec attaques et représailles.
« Ces massacres constituent l’échec du gouvernement tout entier »
Pour Soumaïla Cissé, ces massacres constituent l’échec du gouvernement tout entier. «La hiérarchie militaire est sous le commandement du pouvoir politique et au service de la nation, et non d’une famille ou d’un clan. Le constat est aujourd’hui clair que l’échec que notre pays connaît aujourd’hui est politique, C’est pourquoi, nous exigeons la démission immédiate du Premier ministre et de son gouvernement. Nous exigeons également l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif ; une enquête internationale afin que les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi ; une enquête sur les violations des droits de l’homme dans le Centre ; l’application par la MINUSMA des dispositions pertinentes des résolutions de l’ONU, notamment la résolution 2363 du 29 juin 2017 et la résolution 2367 du 3 juillet 2018 visant à protéger les populations civiles en danger dans les régions de Mopti et de Ségou », a martelé Soumaïla Cissé.
Il a aussi invité l’Assemblée nationale du Mali à initier une commission d’enquête parlementaire. Il a appelé les Nations Unies et les organisations humanitaires à apporter une assistance humanitaire urgente aux habitants d’Ogossagou et à toutes les populations du centre sans distinction et aux déplacés internes. L’urgence au centre, dit-il, c’est sécuriser, protéger les civils, stabiliser puis engager les solutions politiques en particulier des assises régionales pour la paix et la bonne gouvernance. «Chers compatriotes, nos visages ne doivent plus être emplis de terreur. Notre terre ne doit plus être inondée du sang de nos frères et sœurs. Nos cœurs ne doivent plus souffrir en silence. Notre Mali est sacré. Consacrons d’urgence son unité. Libérons-le de ses tourments. Le Mali, je le veux debout, libre, offensif et positif. Aussi, je lance un appel à tous les partis politiques, à toutes les associations, aux leaders religieux, aux forces armées et de sécurité, aux travailleurs, aux jeunes, aux femmes et à la société civile pour l’instauration urgente d’un dialogue inclusif en vue de sauver notre pays. Et si nous sommes, toutes et tous, aujourd’hui Koulongo, Dioura, Ogossagou, il ne doit plus y en avoir d’autres ! Nous devons demain être uniquement le Mali » a souligné Soumaïla Cissé.
Au regard de la douleur légitime, la colère et l’indignation, Soumaïla Cissé a invité les uns et les autres à travailler afin que le Mali soit pacifié. « Nous devons donc, unis et réconciliés, œuvrer fermement à bâtir un pays stable, un Etat crédible, une nation unie et solidaire conforme a notre devise : un peuple, un but, une foi », a conclu l’opposant Soumaïla Cissé.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain