Une insurrection septentrionale à quatre (4) cycles 1963-1990-2006 et 2012 et quatre (4) putschs militaires contre des régimes en place dans la capitale en 1968-1991-2012 et 2020.
Les transitions au Mali bien que différentes par les environnements géopolitiques internationaux de circonstance et l’existence d’organisations interétatiques de proximité auxquelles furent concédées des portions de souveraineté étatique; deviennent du domaine de l’ordinaire dans le pays.
Sans besoin de faire une genèse des trois (3) premiers coup d’Etats militaires et les raisons derrières chacun, un quatrième putsch le 18 Aout 2020 ne devait nullement être une condition pour la mise en place d’une transition au Mali.
Une transition politique était devenue indispensable et devait être exceptionnellement mise en place sous l’exercice du deuxième mandat du régime IBK.
Hélas! et comme toujours les individualités et l’avenir des clans politiques à la manouvre, continuent de préserver une primauté sur l’intérêt national.
Maintenant nous y sommes par la façon habituelle au mépris de l’Article 121 de la Constitution qui classe le «putsch militaire» dans l’ordre des «crimes imprescriptibles», donc «non-amnistiable» au même titre que les crimes de guerre, de génocide, contre l’humanité et d’Apartheid (Statut de Rome sur la CPI, 2002).
Là encore les particularités de la situation actuelle pouvant servir d’atouts à la transition, risquent d’être sacrifier par la lenteur décisionnelle et l’enlisement.
Désignation des autorités de la transition : L’Imam enterre le M5
En effet, comparativement à plusieurs théâtres sous-régionaux et à certains des précédents putschs au Mali, les atouts bénéfiques et très exploitables des événements du 18 Aout 2020 étaient entre autres:
– l’absence de violence inter-forces dans la capitale le 18 Aout;
– l’absence d’une adversité politique de la part de la majorité au pouvoir en faveur du régime déchu;
– l’existence d’un Accord de Paix non déclaré caduque avec des Mouvements politico-militaires du Nord au moment du renversement du régime en place;
– des visites officielles de chefs d’Etats et d’émissaires de la CEDEAO antérieurement aux événements du 18 Aout 2020 leur ayant permis de prendre la température socio-politiques de terrain.
La CEDEAO depuis 2012 a eu une maitrise stratégique des processus de transitions et particulièrement sur le laboratoire malien. Chose que prouve la pertinence de ses conditions, observations et amendements sur la charte actuelle de transition.
Elle ne se presse pas, communique plus méthodiquement qu’en 2012 et sait mettre à contributions diplomatiques d’autres institutions politiques et économiques et des Etats ayant des accès aux autorités de faite à Bamako depuis le 18 Aout 2020.
Ne faudrait-il pas enfin admettre que la refondation du Mali sous la transition, doit impérativement consister à atteindre les bases d’un Etat des besoins du pays et non une simple institutionnalisation démocratique et conformiste?
Une chose demeure certaine, sans un système d’Etat répondant aux réalités de l’ensemble du pays, les régimes et leurs gouvernements qu’ils emploieront ne produiront que les mêmes finalités socio-politiques depuis 1960.
Attaye Ag Mohamed (Facebook)