Après une longue journée de débats, le Conseil National de Transition a adopté le Plan d’Action du Gouvernement 2021-2022 du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga par 102 voix pour, 2 contre et 9 abstention.
Ce lundi 2 août 2021 devant le CNT dans la Salle Djeli Baba SISSOKO du CICB pour les débats sur son Programme d’Action du Gouvernement (PAG), le Premier Choguel a apporté des éléments de réponses aux questions des Conseillers.
« La Transition devra poser les bases d’un Mali nouveau car c’est surtout sur cette base qu’elle sera jugée », a déclaré le Premier ministre. Ces bases passent nécessairement par des réformes institutionnelles et constitutionnelles pour que « celui qui viendra à la tête du pays après les ANR ne pourra plus agir comme s’il avait acheté les maliens au marché ». A en croire le PM, « la refondation est une volonté de l’écrasante majorité silencieuse des Maliens », cette majorité qui « ne parle pas ».
Des assises nationales
Dr Choguel Kokalla Maïga a réitéré sans détermination à les organiser. Car elles serviront de creuset où toutes les entités se prononceront sur la vie de la Nation. « À ceux qui ont le souci de l’inclusivité pour les Assises Nationales, je donne l’assurance que toutes les forces vives seront impliquées, a-t-il assuré. Nous espérons que le CNT nous accompagnera en pesant de tout son poids ».
Et le Chef du Gouvernement de poursuivre : « Ce qui sortirait des Assises est plus légitime que le projet d’un parti politique. »
Apaiser le climat social
Au sujet du climat social en ébullition, caractérisé par de préavis de grèves à répétition dont celui de la puissante Synergie des enseignants signataires du 15 Octobre, le Premier ministre a dilué le vin. Le ton n’est plus péremptoire mais celui du dialogue, de l’apaisement. « Sans apaisement sur le fronts social et politique, il sera difficile de réussir les réformes souhaitées. Nous ne sommes pas dans une logique de bras de fer avec les enseignants, le Gouvernement n’en a aucun intérêt. »
Des élections à dates fixées
Interrogé sur son projet à tenir les élections générales, surtout présidentielles dans le délai imparti, le locataire de la Cité Administrative de Bamako a insisté que « le chronogramme des élections générales déjà publié en avril sera maintenu ». « Faisons-en sorte qu’on ne rentre pas dans un autre cycle d’instabilité avec les syndicats. Les discussions vont se poursuivre, une entente est possible », a-t-il prévenu.
Fin politique, Dr Maïga soutient que la réforme du système institutionnel d’organisation des élections s’impose comme une évidence. « L’organe unique est une demande de la classe politique », a-t-il fait croire. Il a pour objectif, selon lui, de « minimiser les contestations électorales et de réduire le coût des élections ».
Quid de la diaspora ?
En ce qui concerne la diaspora malienne, Dr Choguel dira que le Gouvernement, sur instruction du Président de la Transition, est déterminé à faire tout ce qui est possible afin que les Maliens établis à l’extérieur se sentent comme des Maliens à part entière. Et le PM d’expliciter que le rôle principal du ministère des Maliens établis à l’extérieur est de protéger, de sécuriser et d’apporter toute assistance aux maliens. « Le Gouvernement a pris à bras le corps la mise en œuvre des recommandations dont certaines viennent du Dialogue National Inclusif, certaines concernent l’enrôlement des Maliens. Une opération spéciale d’enrôlement des Maliens de l’extérieur est en cours de préparation », a-t-il informé.
Un CNT toujours illégal et illégitime ?
« Monsieur le Premier Ministre, j’aimerais savoir si le CNT est légal et légitime. Si oui, comment et depuis quand est-il devenu légal et légitime ? Si non, pourquoi vous présentez-vous devant un organe illégal et illégitime ? », demande un membre du CNT. Ces questions n’ont pas forcement fait de bien à l’ex président du Comité stratégique du M5-RFP. Mais, ses réponses sont frisent le double langage des politiques. « Après les évènements du 24 Mai, nous nous sommes convenus avec les militaires qui ont tenu à rencontrer le comité stratégique du M5, de laisser ces questions de légitimité et de l’égalité entre les mains de la justice. La question de l’égalité et de légitimité du CNT est très claire, le dossier est dans les mains de la justice. Nous entendons la réponse de la justice. Nous allons nous conformer à la réponse de la justice. Le Gouvernement et le CNT sont deux composantes d’un même mouvement : le mouvement pour la réussite de la Transition. L’un travaille, l’autre le contrôle ».
Le quitus du CNT donné à travers l’adoption du PAG, le Premier ministre a rassuré le président du CNT, Colonel Malick Daw, quand il déclare : « Je voudrais vous donner l’assurance que nous ne ménagerons ni notre temps, ni notre santé, pour que votre vote soit historique. Nous nous engageons à ne pas décevoir votre confiance. »
Le Chef du Gouvernement a invité les Maliens à « éviter de jeter l’anathème sur les anciens dignitaires » du régime déchu. Mais, il ne faudrait pas, non plus, faire comme si le changement du 18 Août n’a pas eu lieu. »
Des FAMA en puissance
La sécurisation a été un des sujets préoccupants de le PAG car « Les efforts déployés par les forces de défense et de sécurité sont considérables
Le PM malien se a dévoilé désormais sa volonté politique et sa détermination « pour faire avance le pays sur la voie du changement ». « Il faut faire des choix, les assumer et avancer », martèle-t-il
Cyril DACK