Ce pays, militairement puissant, producteur de pétrole et de gaz, et dont l’influence n’est guère à négliger dans la région, participe activement au règlement de la crise malienne. C’est à Alger que les frères maliens se sont retrouvés en 2014 pour négocier un accord de paix qui sera, une année plus tard, signé à Bamako. C’est l’Algérie qui préside également le comité de suivi dudit accord.
Expert reconnu ayant fait ses preuves au niveau international, Soumeylou Boubèye Maïga sait mieux que quiconque que la sécurité du Mali dépend de l’engagement de ses voisins à s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic.
C’est pourquoi, après l’Algérie, il a parcouru le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie avec un seul message clé: la mutualisation des efforts pour faire face à l’insécurité, notamment à la menace terroriste. Aujourd’hui, le Premier ministre est attendu en Guinée Conakry, un pays avec lequel le Mali partage presque tout : l’histoire, la culture, la géographie. Les deux grands fleuves qui traversent le Mali, à savoir le fleuve Niger et le fleuve Sénégal, prennent leurs sources en Guinée. «Le Mali et la Guinée sont deux poumons dans un même corps», disait le père de la nation guinéenne, Sékou Touré.
En Guinée, comme dans les autres pays visités, Soumeylou Boubèye Maïga nouera des contacts fort stratégiques pour assurer à notre pays la quiétude nécessaire à son développement harmonieux. Il portera un message du président de la République Ibrahim Boubacar Keita à son homologue, Alpha Condé. L’entretien des deux personnalités pourrait porter non seulement sur les questions sécuritaires mais aussi les aspects commerciaux. Le port de Conakry est stratégique pour nos commerçants. Il a l’avantage d’être plus proche de Bamako sans tenir compte des frais compétitifs des opérations de manutention.
Le chef du gouvernement fait le voyage avec quelques membres du gouvernement et probablement des opérateurs économiques. Ceux-ci participeront, en principe, à des discussions techniques avec leurs homologues pour renforcer la coopération bilatérale entre nos deux pays. La 8ème session de la Commission mixte de coopération Mali-Guinée, tenue à Bamako en 2017, a lancé un appel aux opérateurs économiques des deux pays afin de mettre à profit toutes les possibilités de partenariat et, pour ce faire, de s’organiser au mieux pour la mise en place de joint-ventures et de sociétés transnationales dans des domaines comme les transports, la transformation des produits agricoles etc. A cet effet, la Commission mixte avait recommandé le renforcement du cadre juridique bilatéral entre les deux pays en prenant en compte le cadre juridique multilatéral africain et international.
Envoyé spécial
Ahmadou CISSÉ
Source: Essor