L’imminente visite du Président béninois Patrice Talon dans notre pays où il rencontra les autorités militaires de la transition vise à « accélérer le processus de retour à l’ordre constitutionnel ».
Lors d’une rencontre à Abuja entre les présidents Bola Tinubu Ahmed, Mohamed Bazoum, Umaru Sissoco Embalo et Patrice Talon concernant la situation sécuritaire dans l’espace sous-régional, le président béninois a été désigné pour renouer les contacts avec les pays en transition (Mali, Burkina Faso et Guinée). L’objectif est d’accélérer le processus de retour à l’ordre constitutionnel, selon la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le mardi 18 juillet 2023.
Le président béninois Patrice Talon est prochainement attendu au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Ce déplacement fait suite à une rencontre du président nigérian Bola Tinubu, récemment élu président de la CEDEAO, avec des responsables du Niger, de la Guinée-Bissau et du Bénin. Ces quatre pays ont formé une commission chargée de trouver des solutions de sécurité alternatives à la fin de la mission de l’ONU au Mali.
« Les chefs d’État ont désigné le président Patrice Talon pour renouer les contacts au plus haut niveau avec les autorités des trois pays en transition, à savoir la Guinée, le Mali et le Burkina Faso », a déclaré Oumar Alieu Touray, président de la commission de la CEDEAO, en lisant les résolutions de la rencontre. Ce sommet intervient 10 jours après la 63ème session ordinaire de la CEDEAO à Bissau, lors de laquelle la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation sous-régionale avait déploré de réels blocages dans le travail des médiateurs désignés dans les trois pays.
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Il s’agira pour Talon de se rendre dans les trois pays (selon un calendrier pas encore dévoilé) pour discuter avec les autorités et réaffirmer l’engagement de la CEDEAO à soutenir un processus crédible et inclusif pour le retour à l’ordre constitutionnel dans ces nations.
De son côté, le président du Nigéria a annoncé via son compte Twitter qu’ils s’engageront à aborder de front les préoccupations en matière de sécurité en Afrique de l’Ouest avec une nouvelle approche mesurable, tout en renforçant simultanément la démocratie.
Concernant l’aspect sécuritaire, il a été question de l’engagement de l’Organisation sous-régionale à finaliser dans un meilleur délai l’opérationnalisation de son plan d’actions pour lutter contre l’insécurité dans la sous-région. Selon le président de la commission de la CEDEAO, la réalisation de ces objectifs dépend d’une mobilisation rapide des ressources domestiques pour financer le plan d’actions, ainsi que d’un soutien conséquent apporté aux pays concernés par la crise sécuritaire.
Par ailleurs, il est revenu sur la nécessité de rendre effective la force en attente de la CEDEAO, tout en appelant les États membres à contribuer financièrement à cet effet. Cette idée a cependant été mal perçue par certains Maliens qui y voient une manigance étrangère visant à maintenir une hégémonie occidentale sur les pays de la CEDEAO.
Il convient de noter que ce mini-sommet d’Abuja a lieu en prélude à un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement prévu pour le mois d’août. Au moment de la rédaction de cet article, aucun communiqué n’avait été émis par les pays concernés concernant la visite du président béninois. Cependant, dès maintenant, en tant que nouveau médiateur, les regards sont tournés vers M. Talon, face à une tâche qui s’annonce ardue.
Ahmadou Sékou Kanta
L’Observatoire