Soumeylou Boubèye Maiga a fini par céder à la pression des forces politiques et de la société civile le jeudi 18 avril 2019. Seul contre tous, SBM a fini par craquer. S’il a une qualité, c’est son opiniâtreté et surtout sa grande capacité à résister aux critiques et même à la tempête. Il s’est battu des mois durant contre tout le monde pour rester à son poste. Même face à la motion de censure, l’ultime arme de ses adversaires, SBM a remué terre et ciel pour faire capoter le plan bien élaboré par la Majorité et l’Opposition, mais en vain. Se rendant à l’évidence et impuissant face au rouleau compresseur de ses adversaires ; il a tout simplement jeté l’éponge tard la nuit du jeudi. Pourquoi cet entêtement avant de se voir obligé de quitter ? Avait-il d’autres agendas différents de celui du Mali ? Par son refus de rendre sa démission, malgré la demande de la quasi-totalité des forces vives de la Nation, il semble plier à quatre son destin politique et celui de son parti l’ASMA-CFP qui était pourtant devenu la destination prisée des hommes politiques en quête d’abris plus rassurant.
SBM, par ses actes les uns plus impopulaires et les autres liberticides, s’est fait beaucoup d’inimitiés dans la presque totalité des milieux socio-politiques. Au point qu’aujourd’hui, il lui serait difficile de rebondir. Il renaitra difficilement des cendres encore fumantes et ardentes. Cette sortie, ou démission a été tellement violente qu’SBM n’aura plus de ressort pour rejaillir politiquement. Quant à son parti, il risque de s’effondrer comme un château de cartes construit sur une dune de sable. Que faut-il faire pour sauver le Tigre de la mort politique certaine ? Si tant est qu’IBK a une petite dose de confiance en son ex Premier ministre, il pourrait le porter à bras raccourci pour faire de lui un député aux prochaines élections législatives. En se faisant élire comme député, SBM pourra surmonter les obstacles, se faire une nouvelle santé politique et rester au cœur du débat. A défaut d’avoir le soutien de son ex patron, IBK, il pourra lui-même créer les conditions de son élection en tant qu’ancien Premier ministre disposant d’un fonds de souveraineté conséquent. Donc, l’argent ne fera pas défaut, alors quand on a de l’argent, il est très facile de se faire élire au Mali. S’il ne veut aucun poste électif, le Président de la République, qui dit connaitre la valeur de son Premier Ministre fera en sorte qu’il ait un poste sur le plan international. Le plus courant de ce genre de poste est le poste de médiateur surtout qu’il a une expertise poussée dans le domaine des conflits et de la sécurité, même si son bilan dans ce domaine est mitigé au Mali.
A soixante-sept ans, et après les soubresauts qu’il a connus, SBM pourrait difficilement rêver d’un destin national, comme IBK quand il se séparait d’Alpha Oumar Konaré, à moins de bénéficier des mêmes circonstances que lui.
Youssouf Sissoko
Inf@sept