Depuis quelques jours, les grandes manœuvres ont commencé pour un énième report des législatives. En effet, suite aux difficultés conjoncturelles, liées à la crise politique et à la grève des magistrats, il est pratiquement difficile de tenir des législatives inclusives, conformes aux textes en vigueur.
Alors que le mandat de l’actuelle Assemblée nationale termine le 31 décembre prochain. La Constitution n’a pas prévue une prorogation du mandat des députés. Un véritable imbroglio juridique pour le pouvoir. C’est pourquoi, le chef du gouvernement ne cesse de multiplier les contacts, les discussions, avec les partis politiques, les groupes parlementaires et d’autres personnalités de la République, afin de trouver un consensus sur la voie à suivre.
Le mois dernier, l’opposition radicale, dirigée par Soumaila Cissé, avait mis en garde le gouvernement sur la tenue « précipitée » des législatives, en rappelant une « jurisprudence » de l’ère Amadou Aya Sanogo en 2012. Seulement voilà : La Cour Constitutionnelle avait fait remarquer au Premier ministre, suite à une demande d’avis de celui-ci, que : « Le mandat des députés est de 5 ans ». En clair, aucun renouvellement n’est possible sans le vote.
Le parti majoritaire est fortement divisé sur la tenue ou non de ce scrutin.
Un groupe, conduit par le président Bocary Treta, est farouchement opposé à un report, puisse qu’il prête un dessein sournois à l’opposition, incarnée par ce candidat malheureux à la présidentielle.
De l’autre côté, Mamadou Diarrassouba, secrétaire à l’organisation et non moins puissant questeur de l’Assemblée nationale, est favorable pour le report des législatives. Ce dernier est soutenu par une majorité des députés.
La question fondamentale est de savoir, en cas de report, si cette Assemblée pourrait continuer à légiférer ? Un grand débat en perspective.
El Hadj Chahana Takiou
Source: 22 Septembre