Le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 a animé une conférence de presse hier mardi 9 avril à la Maison de l’enseignant. A cette occasion, le porte-parole, Adama Fomba, s’est prononcé sur la situation des négociations, la machination orchestrée par les ministres Racky Talla, Bouba Cissé et Abinou Témé. Très excédés, les syndicats n’ont pas manqué de cracher leur vérité. Selon eux, « le gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga est composé de ministres menteurs, qui n’ont pas honte de mentir au peuple… »
Face aux campagnes médiatiques des membres du gouvernement du Mali tendant à leur faire endosser la responsabilité de la crise scolaire, les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 ont riposté à travers une conférence de presse. Occasion mise à profit par eux pour informer l’opinion nationale et internationale sur les tenants et aboutissants de la crise qui paralyse l’école malienne depuis des mois.
Adama Fomba, porte-parole des syndicats, a d’abord rappelé les différentes grèves observées par les syndicats. Lesquelles ont déjà coûté 46 jours sans cours, soit plus d’un mois et demi. Ensuite, les dix points de revendication dont six avaient fait l’objet d’accord et accord partiel entre le gouvernement et les syndicats.
Par rapport au blocage des discussions, trois points constituent le blocage, à savoir la prime de logement, la relecture du décret n°529/P-RM du 21 juin 2013 portant allocation d’indemnité au personnel enseignant chargé des examens et concours professionnels et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat.
Selon le conférencier, la plupart des points sont des anciens points et non appliqués. Pour lui, le gouvernement n’est pas sérieux sinon les anciens points de revendication ne devraient plus y figurer. « Serions-nous dans un pays sérieux, ces points ne devraient plus figurer parmi nos points de revendication », laisse-t-il entendre.
Se prononçant sur l’interpellation du gouvernement par l’Assemblée nationale, monsieur Fomba a félicité les députés pour leur implication dans la résolution de la crise scolaire et surtout la pertinence des questions posées. Mais les syndicats se disent déçus des réponses des ministres interpelés. « Il nous a été donné de constater avec amertume que plusieurs sottises ont été dites par ces ministres au nom du gouvernement lors de cette interpellation. Pire, des comparaisons faites par le ministre de l’Economie et des Finances en termes de salaire ne cadre pas avec la réalité », a dénoncé le conférencier.
Le porte-parole des syndicats traite les ministres Racky Talla et Boubou Cissé de menteurs. «Le mensonge à un certain niveau doit inquiéter tout le monde, surtout si ça vient d’un ministre», affirme-t-il. Pour lui, leur mensonge soulève la question de savoir par qui le pays est dirigé. Aussi, met-il en doute de la moralité de ceux qui nous dirigent.
Les syndicats croient encore dure comme fer à leurs revendications. Pour l’aboutissement de la lutte, ils prévoient d’autres activités. Ainsi, un préavis de grève de 23 jours; l’organisation des assemblées générales unitaires d’informations et de mobilisation dans toutes les écoles, aujourd’hui, mercredi 10 avril et l’organisation d’une marche sur toute l’étendue du territoire national, demain jeudi 11 avril 2019.
Le porte-parole des syndicats n’a pas manqué d’appeler le gouvernement à la raison pour sauver l’année. La reprise des négociations avec le Gouvernement, prévue le jeudi, n’aura lieu que si les salaires sont débloqués, a conclu le porte-parole des syndicats signataires du 15 octobre 2016.
Oumar SANOGO
Le Démocrate