Dans un jargon purement sportif, on dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Que doit-on alors faire d’une équipe qui alterne échecs et succès ? Un adage populaire nous enseigne qu’en toute chose, il y a une fin.
Depuis le départ fracassant de Moctar Ouane de la Primature, Choguel. K. Maïga, celui sur qui Assimi Goita, tout puissant Président de la transition, a jeté son dévolu pour conduire le navire de l’exécutif, aurait-il atteint son seuil d’incompétence ? Pardon, a-t-il montré toutes ses limites dans la noble et redoutable mission de refondation d’un pays trahi et humilié ?
Certains ministres faute d’avoir mouillé le maillot ne doivent-ils pas être débarqués ? Il est temps de faire le ménage pour plus d’efficacité dans la conduite d’une transition qui tourne en dents de scie.
L’heure est grave. Le Mali a plus que jamais besoin de tous ses fils pour incarner le changement réclamé à cor et à cri par une population qui n’a que trop souffert de l’irresponsabilité et de l’immaturité de ses dirigeants avides d’argent et de prestige
Ces ministres qui ont brillé par leur manque de résultat doivent humblement quitter leurs fonctions ou doivent être purement et simplement défenestrés de l’exécutif permettant ainsi à de nouvelles têtes plus patriotes et plus compétentes d’embarquer dans le navire gouvernemental pour redonner à tout un peuple honneur, espoir et dignité. Selon certains observateurs, tout porte à croire que le moment est venu d’en finir avec le laxisme criard et le manque de vision constatés chez certains ministres qui ne font que de la figuration.
Au moment où les FAMAS nantis de moyens militaires terrestres et aériens très performants traquent les Groupes Armés Terroristes jusque dans leur dernier retranchement, certains départements se donnent en spectacle dans les délestages, intempestifs, massifs et sauvages dans la fourniture de l’électricité au mépris des clients constamment plongés dans les ténèbres.
On nous dira que des efforts colossaux ont été déployés pour endiguer le mal mais le phénomène, hélas continue avec une intensité déconcertante.
En outre, ce n’est un secret pour personne que dans les marchés maliens les prix des denrées de première nécessité et d’autres produits ont pris l’ascenseur dans un laisser-aller biscornu sous le regard impuissant des travailleurs de la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence. L’autorité de l’Etat est-elle bafouée à cause de l’immobilisme des cadres de la DNCC à qui la souffrance des maliens ne fait ni chaud ni froid. Dans un contexte social extrêmement tendu, les revendications syndicales se poursuivent à une cadence endiablée. En dépit des assurances constamment avancées par les pouvoirs publics, les coûts des marchandises ne cessent pourtant de grimper dans tous les sens et à tous les niveaux.
Les travailleurs, les citoyens maliens en général, demeurent confrontés à une augmentation insidieuse et incessante des prix surtout des biens de consommation. Or, comme le dit l’adage syndical, les augmentations salariales courent toujours derrière le coût de la vie sans jamais pouvoir le rattraper.
Les Commerçants grossistes et détaillants, les vendeurs de céréales, les boutiquiers ont juré de faire broyer le noir aux maliens en cédant illicitement leurs produits à des prix défiant toute transparence.
La viande qui coûtait déjà très cher voit le prix de son kilogramme augmenter dans un désordre hallucinant. La consommation du poisson frais ou séché est aujourd’hui réservée aux seules familles fortunées. Que dire de l’huile, du haricot, de l’arachide ? Les prix de ces trois produits connaissent une flambée jamais égalée.
On se rappelle, il y a une trentaine d’années, le gouvernement tunisien a augmenté le prix du pain. Le puissant syndicat de l’époque, l’UGTT (L’Union Générale des Travailleurs Tunisiens) a sorti la grosse artillerie à travers une gigantesque manifestation qui a illico contraint les autorités à reculer.
Loin de nous toute tentative de pousser les gens à sortir dans la rue, mais il faut reconnaître que les maliens ne manifestent jamais pour la bonne cause. Sinon comment comprendre que dans un pays où la misère est endémique, les commerçants et consorts se permettent d’imposer leurs prix aux citoyens au nez et à la barbe d’un état qui adore jouer au médecin après la mort ?
Il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités pour sonner la fin de cette récréation marchande. Les personnes qui se rendent coupables de cette fixation des prix des denrées à leur guise et pour leurs intérêts sordides doivent être identifiées et sanctionnées sans pitié.
La grave crise que traverse aujourd’hui l’école malienne a dépassé toutes les limites imaginables. Elle a battu tous les records de négligence, de manque de vision et d’irresponsabilité. La qualité et le sérieux qui caractérisaient cette institution, il y a 30 ans, se sont mués en indolence, en pilotage à vue, en insouciance et en incertitude.
Entre syndicats d’enseignants et autorités gouvernementales s’est creusé l’immense fossé de la méfiance et de la discorde. Les élèves et leurs parents continuent à broyer le noir dans la précarité la plus totale.
S’il y a un léger mieux dans les établissements privés qui poussent un peu partout comme des champignons, la descente aux enfers continue pour le public.
Au privé, les bâtiments sont beaux, spacieux et bien entretenus. Cependant la qualité de l’enseignement qui y est dispensé, n’est pas la chose la mieux partagée. La cupidité, le favoritisme s’y sont enracinés.
Pour de l’argent et pour faire valoir et préserver la notoriété de leurs écoles, les promoteurs « fabriquent » les résultats. Ils sont prêts à tout pour que leurs élèves ne redoublent pas les classes et qu’ils passent aux différents examens par tous les moyens.
Au public, c’est le laisser-aller chez les enseignants et leurs apprenants. L’absentéisme, les retards chroniques, l’indolence, la course effrénée vers l’argent facile se sont érigés en règles de conduite.
En général dans les trois types d’écoles, au fondamental, au secondaire et à l’université, les relations intimes coupables entre filles et professeurs sont devenues monnaie courante. Les notes frauduleusement transmissibles ont valablement remplacé le goût de l’effort personnel.
Maîtres et disciples sont devenus copains au point de partager le même espace de détente.
Le Ministre de l’Education Nationale et celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique sont fortement interpellés. Les maliens sollicitent qu’il leur plaise d’abandonner leur bureau de temps en temps pour aller visiter leurs écoles à Bamako et à l’intérieur.
La jeunesse malienne, dépourvue d’emploi décent et totalement abandonnée à son sort, a trouvé refuge dans l’alcool, dans la drogue et la prostitution. Certains jeunes ont préféré aller grossir les rangs des groupes armés terroristes moyennant de l’argent. D’autres ont choisi d’arpenter les déserts et les mers pour regagner l’Europe, l’Amérique et l’Asie à la recherche d’une vie meilleure. Aucune réelle politique d’offre d’emploi n’a été concoctée par les dirigeants successifs et proposée à ces nombreux jeunes qui passent le plus clair de leur temps devant les concessions et aux abords des artères publiques à prendre du thé.
Les paysans ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs champs leur sont enlevés et remis aux riches sans autre forme de procès. Les engrais ont miraculeusement disparu dans la circulation, occasionnant ainsi des baisses de production considérables.
Au regard de tout ce qui précède, un changement radical du Gouvernement s’impose. Il est certes vrai que les difficultés sont énormes mais les ressources humaines existent pour les surmonter. Nombreux sont les ministres qui n’ont aucun bilan à produire, alors grâce, qu’ils aient l’humilité de partir pour éviter qu’ils ne soient chassés de l’exécutif comme des malpropres.
Nous y reviendrons…
Le baron
Le Soft