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L’honorable Soumaïla Cissé: « Il nous faut agir, agir vite, agir maintenant ! »

Le meeting du FSD du dimanche 28 octobre 2018 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba a servi d’occasion au chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé d’aborder l’actualité du Mali, caractérisé par la situation des caisses de l’état, le découpage territorial sans concertation avec les populations concernées. En intégralité sa déclaration.

Mesdames et Messieurs, chers Amis,
Notre pays a encore connu, cette semaine et la semaine dernière de nouvelles victimes d’actes terroristes, barbares et inhumains au Nord, au Centre et même tout près de nous au poste de contrôle de Koala non loin de Kolokani. En tout premier lieu, nous nous inclinons avec tristesse, émotion et recueillement devant la mémoire de toutes ces victimes des violences et des actes terroristes qui continuent de frapper durement notre Nation. Victimes civiles et militaires. Victimes maliennes et étrangères. Enfin, Victimes d’actes odieux à condamner vigoureusement avec la dernière rigueur.
Nous tenons à présenter nos condoléances les plus attristées aux familles des disparus et à souhaiter prompt rétablissement aux blessés.
Je voudrais qu’à toutes ces victimes mais aussi à deux anciennes gloires du Football Malien des années 70-80 Nany Touré et Djofoloh Traore qui viennent de nous quitter, nous observions une minute de silence, en leur mémoire.
MERCI !!
QUE LA TERRE LEUR SOIT LÉGÈRE !
Amen !
Mesdames, Messieurs,

Merci d’être venus si nombreux à ce premier meeting organisé par le Front de la Sauvegarde de la Démocratie.
Je voudrais saluer ici tous nos invités pour leur présence et leur soutien.
Saluer respectueusement nos chefs religieux ici représentés.
Je voudrais saluer particulièrement la Coalition des Forces Patriotiques et la Coalition Contre la Partition du Mali (IGDAH, MALI TÉ TILA) leur marquer toute la disponibilité du Front de Sauvegarde de la Démocratie pour des actions communes dans un très proche avenir.

MERCI À TOUTES et TOUS, car cette mobilisation est la preuve vivante de votre attachement indéfectible à la Démocratie, à la liberté mais surtout la preuve de votre passion et de votre amour pour le Mali, notre Maliba.
AW NI TCHÉ ! AW NI TCHÉ AW YÉRÉ YÉ !
Eh oui ! Pour ce Mali aucun sacrifice n’est et ne sera de trop !
Aucune révolte ne sera de trop !
L’injustice et l’impunité engendrent la colère.
La colère d’un peuple est donc de droit quand son avenir est volé !
Oui son avenir est volé. Plus qu’une intime conviction, le peuple en a les preuves. De plus en plus manifestes ! De plus en plus alarmantes !
Les marches et les manifestations des Maliens de l’intérieur et de la diaspora de ces deux derniers mois contre les fraudes massives et dysfonctionnements de toutes sortes lors des dernières élections présidentielles attestent si besoin en était du rejet de ce régime par notre peuple.
La dernière mission de bons offices dépêchée par le Président Buhari Président de la conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO l’atteste.
Le dernier rapport de l’Union Européenne que je vous invite à consulter en ligne ne dit pas autre chose, même si par précautions diplomatiques il n’utilise pas le mot fraude.
Les manifestations de rejet du projet de découpage administratif du territoire sur l’ensemble du pays finit par nous en convaincre.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Le régime autocratique, clanique, anachronique et boulimique qui agonise lentement depuis deux mois, criminalise le pays et instrumentalise sa partition, ce régime est clairement en train d’échouer gravement dans son rôle, hérité de la fraude, de la corruption et de la prévarication, à sauver le Mali de la débâcle et de son dépeçage, de réunir son peuple autour d’un soupçon, pour ne pas dire brouillon, de programme et de redistribuer les richesses, qu’il a longtemps dilapidées et pillées, aux populations, devenues misérables, mendiant presque leur survie chaque jour.
La seule vision de ce pouvoir, tantôt honteusement monarchique, surtout à l’étranger, tantôt terriblement oppressif et répressif à l’intérieur, sa seule vision est devenue « très court-termiste» ! Préserver le trône, privatiser l’économie, manœuvrer dans l’ombre, le secret et la compromission, espérer un miracle…
Nul miracle en vue, car rien ne va, rien ne va plus dans notre pays ! La panique inonde Koulouba et noie désormais tout le pays !
Nous sommes dignement là parce que notre Mali est en grand danger car menacé de toute part !
Le pays vit dans l’incertitude totale.
Aujourd’hui au Mali,
– Des centaines d’écoles sont fermées, des milliers d’écoliers sont privés d’étude. 175000 élèves admis au DEF ne sont toujours pas orientés au grand désespoir de leurs parents.

Levez-vous parents d’élèves, il s’agit de l’avenir de la Nation !
– Des centaines de centres de santé sont fermés : des milliers de Maliens sont privés de soins primaires.

– Le panier de la ménagère se vide dangereusement. Le prix du carburant continue de prendre l’ascenseur de manière incompréhensible.
– Les communautés maliennes s’affrontent à coup d’armes de guerre après des millénaires de cohabitation fraternelle et pacifique au nord comme dans le centre du pays. Personne ne peut s’aventurer en dehors des grandes villes au risque de se faire tuer.
Aujourd’hui au Mali,
– Le Nord et le Centre du Mali sont caractérisés par l’absence totale de l’État et les populations abandonnées à elles-mêmes.

– Les caisses de l’Etat sont vides, même les agents de la Présidence sont privés de leurs précieux tickets d’essence.

-Et pour couronner ce constat alarmant, lourdes menaces de partition secrète et perverse du pays, démembré dans ses composantes territoriales et administratives, mutilé dans ses spécificités locales, dépouillé de ses ressources et de ses pratiques traditionnelles.
Cette situation ne peut plus continuer !
Notre Mali ne sera plus notre Mali, si les Magistrats, les enseignants, les élèves et étudiants, les personnes handicapées, les veuves éplorées de nos soldats, les ouvriers, les opérateurs économiques, les médecins et autres agents de santé poursuivent dans la douleur et dans la rue des revendications légitimes

Mesdames et Messieurs,
Je tiens solennellement à dire aux tenants illégitimes du pouvoir et à la communauté internationale que le projet de découpage du territoire national qu’ils tiennent en main est une BOMBE à FRAGMENTATION qui va dévaster et détruire à jamais notre pays.
Il n’a fait l’objet d’aucune consultation ni de la société civile ni de la classe politique ni des principaux intéressés et encore moins de nos mécanismes traditionnels incluant les chefs de villages et de tribus dépositaires de pouvoirs traditionnels.
Ce découpage n’a rien à voir avec l’accord d’Alger, il déstabilisera durablement le Mali s’il ne fait pas l’objet d’un large consensus.

Les consultations régionales envisagées début Novembre connaîtront le sort de la triste « CONFÉRENCE D’ENTENTE NATIONALE » qui a accouché d’un « PACTE POUR LA PAIX » mort-né.
Ce régime n’apprend même pas et jamais de ses propres erreurs.
Quant au report des élections législatives, je suggère vivement aux tenants du pouvoir de retenir les conclusions de la mission de bons offices diligentée par le Président Buhari.

Je cite le rapport du ministre des affaires étrangères du Nigeria :

« Prenant acte de la prolongation de la législature actuelle selon l’avis de la Cour Constitutionnelle et au regard des dysfonctionnements largement reconnus et évoqués par tous les interlocuteurs lors du scrutin présidentiel passé, il est impératif que le Gouvernement et tous les acteurs sociopolitiques conviennent, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992, et du système électoral avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays.
– Aux fins de faire face, efficacement, aux multiples et importants défis à venir, les Maliens ont besoin de rétablir, par tous les moyens nécessaires, un climat de confiance réciproque et d’unir leurs forces … ».
Enfin je voudrais insister sur le sort de nos compatriotes vivant en Angola. Humiliés, torturés, dépouillés de leurs modestes mais si précieux biens sans que le régime actuel ne fasse un simple signe. Le ministre de tutelle préférant une balade en Côte d’Ivoire, au Cameroun et en Guinée Équatoriale que d’interpeller les autorités angolaises et porter secours à nos compatriotes.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes des centaines de milliers, réunis et animés dans la clarté de nos opinions, dans l’exigence de justice et dans la grandeur de notre morale citoyenne, à nous battre afin que notre Mali vive. Vive en paix, vive en fraternité, vive en prospérité, vive en unité !
C’est pourquoi je lance encore une fois un appel solennel à tous les Travailleurs de tous les secteurs, Femmes, Jeunes et Vieux, Citoyens, Patriotes et Démocrates convaincus à se joindre à la lutte résolument enclenchée au sein du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie.

L’Heure est grave !
L’Heure est très grave !
L’Avenir de notre Pays, donc celui de toutes les générations est menacé. 
Il nous faut agir, agir vite, agir maintenant !

AGISSONS, ENSEMBLE, POUR SAUVER NOTRE PAYS !
AW NI TIE !
ALLAH KA MALI KISSI !
ALLAH KA AW NIOUMA SÉGUIN SO!
Je vous remercie !
BAMAKO le 28 octobre 2018

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