Sans papier ni preuve attestant que la parcelle dont il est question appartient à son protégé Moussa Coulibaly, le maire de M’Pessoba, Kalifa Coulibaly, tente de récupérer la parcelle pour revendre à un riche commerçant de la Commune. Sa tentative de se procurer un papier auprès de la sous-préfète Aminata Traoré a été un échec. Mais la justice a bizarrement cédé à Koutiala.
Le litige foncier opposant la famille Daffella (à M’Pessoba) à un certain Moussa Coulibaly du village de Nankorola situé à 4 km de la Commune est une histoire de longue date.
En effet, avant l’indépendance du Mali, Botié Coulibaly, le grand père du nommé Moussa Coulibaly, un ancien combattant, venait de temps en temps à M’Pessoba, chef-lieu de sa Commune. Entre temps, il a épousé une femme du nom de Nah Haidara dans le village. Ne voulant pas la ramener dans son propre village, il a sollicité un lieu d’hébergement au chef de village de M’Pessoba qui a donné son accord, en ajoutant. « Nous sommes tous des chefs de village, il faudra informer tes descendants tout comme moi, j’informerai mes descendants en cas de besoin ».
Après le décès de Botié Coulibaly, de sa femme Nah Haidara et dix ans après l’exercice de la fonction du chef de village de son petit frère à Nankorola sans que personne ne vienne demander le lieu qui n’était qu’hébergement, Moussa Coulibaly petit fils est apparu avec un commerçant qui veut l’acheter en complicité avec le maire de la Commune, Kalifa Coulibaly.
Les démarches pour documenter la parcelle au nom de Moussa Coulibaly, auprès de la sous-préfète de M’Pessoba, Mme Aminata Traoré, n’ont pas abouti, parce qu’elle aurait dit à Moussa Coulibaly que le document ne peut être fait en son nom que sur l’autorisation du propriétaire.
Soutenu par le maire Kalifa Coulibaly, monsieur Moussa Coulibaly transporte l’affaire devant le tribunal de Koutiala en avril 2019.
Selon la famille Daffella, un jugement digne de ce nom n’a jamais eu lieu parce que les témoignages n’ont pas de base réelle. Et c’est le maire Kalifa qui informe en premier que l’affaire est terminée, en faveur de Moussa Coulibaly.
Non satisfait du jugement, la famille Daffella a fait appel au niveau de la Cour d’Appel de Bamako. Le procès en appel est prévu pour le 30 octobre prochain.
« Nous voulons que la justice soit équitable. Qu’on écoute bien toutes les parties et qu’on exige des preuves qui attestent que la parcelle appartient à Moussa Coulibaly. Il ne pourra jamais le faire », indique Madou Coulibaly, un représentant de la famille Daffella à Bamako.
Affaire à suivre
Ousmane MORBA
L’Observatoire