Ce lundi 19 août 2024 s’est réuni, à la Primature, le Comité interministériel de Gestion des Crises et des Catastrophes. Autour du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, l’on notait la présence du ministre d’Etat, ministre en charge de l’Administration territoriale, les ministres en charge de la Protection civile, des Transports, des Finances, de l’Energie et de l’Eau, de la Santé, de l’Urbanisme, de l’Environnement, de la Communication et les représentants du Président de la République et du Cabinet du Chef du Gouvernement. La réunion a le même objet que celle du 5 août 2024 : la présentation de la situation des inondations et les mesures à prendre par le Secrétaire permanent du Comité.
Le Chef du Gouvernement a d’abord fait le constat que les bonnes années de pluie ont souvent des conséquences indésirables surtout que la situation pluviométrique actuelle a été particulière en ce qu’elle a occasionné des morts d’hommes et des sinistrés. Selon lui, «il s’agit de trouver les solutions appropriées à cette situation qui ne dépend pas de nous et de les soumettre, de toute urgence, au Président de la Transition».
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Daoud Aly Mohammedine, a présenté la situation au plan national du 16 au 19 août 2024. Les Régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Bandiagara, Douentza et le District de Bamako ont enregistré quarante-trois cas d’inondations ayant touché 1182 ménages, soit 7700 sinistrés. Pire, il est déploré cinq morts et neuf blessés.
En termes d’effondrement de maisons, il y a eu six-cent-dix-neuf cas à Gao, quarante-un à Kayes, deux à Koulikoro et un à Bamako. Quant aux pertes matérielles, elles concernent onze greniers contenant cinquante-quatre tonnes et cent-soixante-dix-neuf kilos de céréales touchés ; quatre-vingt-quinze grands et petits ruminants et cent-quatre-vingt-quinze volailles emportés ; cinquante-cinq latrines détruites et dix-huit puits endommagés.
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A Bamako, un survol de drones à Missabougou a permis de constater l’obstruction du passage naturel de l’eau par des maisons, le sous-dimensionnement du collecteur passant sous le canal, le drainage de déchets par les eaux de pluie obstruant le collecteur et rendant difficile l’évacuation.
Face à cette situation, il y a des opérations de sauvetage, d’évacuation et de mise en sécurité des ménages sinistrés, la diffusion de messages de sensibilisation, l’évacuation temporaire des ménages les plus affectés vers des sites provisoires, la tenue régulière des réunions du Comité interministériel de Gestion des Crises et des Catastrophes chaque jeudi au Centre de Coordination et de Gestion des Crises et Catastrophes (CECOGEC) et de la Plateforme nationale de Réduction des Risques de Catastrophes chaque mardi à la Direction générale de la Protection civile.
Les équipes sont déjà sur le terrain, selon le ministre en charge de l’Urbanisme, Imrane Abdoulaye Touré, pour recenser les maisons, les occupants, les propriétaires avant de passer, comme le souhaite le ministre en charge de la Protection civile, aux mesures fortes après la période des pluies. Même son de cloche chez le ministre en charge de la Santé, Assa Badiallo Touré : des kits d’hygiène, des moustiquaires imprégnées, des ustensiles de cuisine, des médicaments sont en train d’être distribués aux sinistrés. Et selon le ministre en charge de l’Environnement, Mamadou Samaké, le curage des caniveaux et des collecteurs est en cours depuis deux mois.
Le Premier ministre a estimé que les inondations prennent un relief particulier puisque, dès qu’il y a mort d’hommes, le Président est interpellé. «Premièrement, les Maliens ont besoin de savoir ce qui se passe. Il faut que nous décidions, cette année, de changer définitivement les choses bien avant l’hivernage. En deuxième lieu, chaque année, il y a des inondations dans les mêmes zones, à l’exemple de Bla et Ségou. Le Président estime que la problématique des inondations doit faire l’objet d’un examen minutieux et être suivie comme du lait sur le feu. La vie n’a pas de prix : il faut que les Maliens se sentent mieux».
Avec la Primature