S’adressant à ses compatriotes quelques heures seulement après la proclamation des résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle, Ibrahim Boubacar Kéita a tendu la perche à Soumaïla Cissé. « A mon jeune frère, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition républicaine, je voudrais tendre la main», a-t-il rassuré.
Jamais, aucune élection n’a suscité autant de contentions et de remous au Mali, surtout du côté de l’opposition. Pour cette élection présidentielle dont les résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle ont ouvert la voie au Président sortant Ibrahim Boubacar Kéita de continuer sa mission par un nouveau mandat de cinq ans, Soumaïla Cissé et son camp n’ont pas laissé la tâche facile au président sortant.
Des diatribes, tendant parfois à pourfendre le pouvoir, Tiébilé Dramé et Ras Bath n’ont pas lésiné sur tous les moyens, mêmes les plus amoraux, pour abattre politiquement IBK. Ces deux hommes ont réussi à entraîner Soumaïla Cissé, que tout Malien connait non-violent, sur le terrain de la haine, des discours vindicatifs et belliqueux, à même de mettre à feu le pays juste pour le fauteuil de Koulouba.
Aussi bien au premier tour comme au deuxième, Soumaïla Cissé ne s’est pas reconnu dans les résultats du département en charge des élections et de la Cour Constitutionnelle. Du 7 juillet au 20 août 2018, le champ politique a tenu en haleine les Maliens et la communauté internationale. La tension était palpable et le pays semble au bord de chao.
Le lundi 20 aout dernier, le Président IBK réélu a tenu la perche à son challenger Soumaïla Cissé. « … A mon jeune frère Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition républicaine, je voudrais tendre la main. Après la bataille électorale, il y a les retrouvailles. Car pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils. Chacun aura sa place. La République n’exclura personne. J’en serai le garant…», a déclaré IBK.
En vrai patriote et homme de paix, IBK n’entend point laisser personne en marge de la gestion du pays pour une sortie définitive de crise, pourvu que cette dernière en a l’aptitude et la compétence. La balle est désormais dans le camp de Soumaïla Cissé pour probablement un gouvernement d’union nationale. Monsieur Cissé doit saisir cette perche à lui tendue par IBK.
La Rédaction/Icimali.com