Lors de la dernière session du Conseil des Ministres, présidée par le Président de la transition, Colonel Assimi Goïta, le ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, a présenté un rapport crucial sur la sécurité routière. En réponse aux défis persistants liés aux accidents de la route, le Conseil des Ministres a adopté à l’unanimité un projet de décret visant à modifier le Décret n°2015-0216/P-RM du 02 avril 2015, qui instaure l’audit de sécurité routière.
La sécurité routière est devenue un enjeu majeur, non seulement en raison du nombre élevé de victimes tuées, blessées ou handicapées à vie, mais aussi des coûts économiques considérables engendrés par ces tragédies, particulièrement dans les pays en voie de développement.
Malgré les efforts déployés pour améliorer la sécurité routière, les accidents de la route touchent toutes les couches sociales. Divers facteurs, tels que l’incivisme des usagers, le manque d’infrastructures routières adéquates et l’introduction de nouveaux types de véhicules tels que les tricycles et les quadricycles, contribuent à la multiplication des risques.
L’Union économique et monétaire Ouest africaine a réagi à cette problématique en instaurant l’audit de sécurité routière par le biais de la Directive n°13/2009/CM/UEMOA du 25 septembre 2009, transposée dans la législation nationale par le Décret n°2015-0216/P-RM du 02 avril 2015.
L’audit de sécurité routière se définit comme une analyse approfondie et formelle des infrastructures routières existantes ou en projet, des services de transport existants ou en projet, ou de toute autre disposition pouvant impacter la sécurité des usagers de la route. Il s’agit d’une démarche préventive visant à détecter et corriger les défauts des infrastructures routières, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme pour prendre en compte les préoccupations de sécurité routière.
Cependant, des insuffisances dans la mise en œuvre du décret du 02 avril 2015 ont été identifiées, principalement concernant les conditions de délivrance et de retrait de l’agrément d’auditeur en sécurité routière.
Le projet de décret adopté vise à remédier à ces lacunes en précisant les conditions de délivrance et de retrait de l’agrément. Il confie également à un arrêté ministériel la responsabilité d’établir la liste des pièces requises pour la demande d’agrément, ainsi que la procédure d’octroi et de retrait de cet agrément.
Cette initiative démontre l’engagement du gouvernement à renforcer la sécurité routière, en veillant à ce que chaque étape de la conception et de la réalisation des infrastructures de transport intègre de manière adéquate les préoccupations liées à la sécurité des usagers de la route. La modification du décret constitue ainsi une avancée significative dans la lutte contre les tragédies routières et la préservation de vies précieuses sur nos routes nationales.
Cyril Roc DACK / Icimali.com