Le ministre Maïga a rappelé que la souveraineté numérique est un enjeu crucial pour notre pays, qui dépend de notre capacité à contrôler nos propres réseaux, à protéger nos infrastructures numériques et à développer des solutions locales répondant à nos besoins spécifiques.
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Mali Digital Awards : La 4ème édition sous le sceau de la souveraineté numérique

Le jeudi 18 juillet 2024 est ouverte au Centre international de conférence de Bamako la 4ème édition des Mali Digital Awards sous le thème central : « La souveraineté numérique, défis et opportunités. »

La cérémonie, présidée par le Ministre d’État de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Colonel Abdoulaye Maïga, a enregistré la présence de Mme Bakayogo Aminata Traoré, ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, accompagnée de la coordinatrice Mme Maïga Ada Ouologuem, de représentants du maire de la commune III du district de Bamako, et du Moov Africa Malitel, l’un des partenaires clés de l’événement, ainsi que du secrétaire général adjoint des syndicats des informaticiens de l’administration publique et de Moussa Ousmane Touré, président du RAMLCDF, en plus de nombreux participants, sponsors et partenaires financiers.

Le discours inaugural du ministre d’État a souligné l’engagement du gouvernement à promouvoir la souveraineté numérique comme axe majeur de développement. Il a également salué l’esprit d’innovation et la passion collective pour le numérique. Il a ensuite remercié les organisateurs, en particulier l’initiatrice du projet MDA, Mme Maïga Ada Ouologuem, et son cofondateur Ander Baba Diarra.

Le ministre Maïga a rappelé que la souveraineté numérique est un enjeu crucial pour notre pays, qui dépend de notre capacité à contrôler nos propres réseaux, à protéger nos infrastructures numériques et à développer des solutions locales répondant à nos besoins spécifiques.

Selon Mme Ada Ouologuem, cette édition marque une étape cruciale dans notre quête de réalisation de l’idéal qui a donné naissance à cette rencontre annuelle exceptionnelle, centrée sur la passion pour le numérique et la réussite.

« Ce qui est véritablement important, c’est la confiance que nous plaçons dans le génie malien. Nous sommes convaincus que nos concitoyens, dotés des outils appropriés, accompliront de merveilleuses choses. Les outils, qu’ils fonctionnent ou non, ne sont que des instruments. La véritable magie réside dans les mains humaines qui les utilisent pour le bien-être de l’humanité », a indiqué la coordinatrice de MDA.

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S’agissant des dernières statistiques, Mme Maïga a précisé que le secteur numérique au Mali a connu une croissance de 15% l’année dernière, avec plus de 500 startups créées depuis le lancement de MDA. « Notre objectif reste de bâtir un cadre durable qui donne la priorité aux personnes. Tout le reste, produits et profits, bien qu’essentiels, vient en second plan ».

Pour Mme Maïga Ada Ouologuem, cette édition apporte des perspectives encore plus prometteuses. Ces initiatives, dit-elle, visent à créer un écosystème dynamique et inclusif, où chaque Malien peut contribuer à l’essor numérique de notre nation. Avant de conclure : « Nous demeurons déterminés à bâtir un Mali numérique, où l’innovation et la technologie sont au service de l’humanité, grâce à la conviction que nos concitoyens, avec les bons outils et un environnement favorable, peuvent réaliser l’extraordinaire ».

Appel à l’action

De son côté, Amadou Bamadio, secrétaire général adjoint des syndicats des informaticiens de l’administration publique, dont l’une des missions consiste à promouvoir l’informatique auprès de ses membres, explique sa motivation à participer à cette édition.

Selon lui, les Mali Digital Awards sont une plateforme de partage de connaissances et de discussions sur l’avenir à travers la digitalisation. « On parle généralement de l’innovation au niveau du secteur privé. Mais une grande part de l’informatique concerne également l’administration publique. C’est là où se prennent toutes les décisions et se fait la réglementation. Donc, partout où il y a promotion, cela attire notre attention », a-t-il soutenu.

En ce qui concerne les attentes pour cette rencontre de trois jours, il s’agit de communiquer autour de l’informatisation, de comprendre ce que signifie la transition numérique discutée au sein des panels, et de savoir ce qui est attendu pour demain dans l’administration publique.

Après l’impulsion donnée par le président de la transition en faveur de la digitalisation, le secrétaire général adjoint considère cela comme un appel lancé aux syndicats des informaticiens de l’administration publique pour la digitalisation. « Aujourd’hui, la digitalisation est lancée. Hier, les informaticiens étaient considérés comme des tournevis. C’est-à-dire, ceux qui ne savaient qu’installer des applications, ouvrir les machines et dépoussiérer. De nos jours, l’informatique va au-delà de cela. Aujourd’hui, il s’agit de réfléchir sur comment les processus de l’administration publique sont réalisés en termes de digitalisation pour que, désormais, quand quelqu’un veut accomplir quelque chose, il puisse respecter cette loi qui conduit à la transformation de notre pays et qui peut également lutter contre la corruption. Avec l’innovation technologique, il est possible de faire des économies qui peuvent également permettre à l’État de réaliser des gains. L’informatique n’est pas seulement le secteur privé, mais c’est un maillon crucial pour la transformation digitale de notre pays », a-t-il soutenu.

Amadou Bamadio a encouragé les jeunes à se préparer pour créer des solutions innovantes et les informaticiens de l’administration publique à se lever, à se battre et à se sacrifier pour le pays, conformément au thème central : la souveraineté numérique, défis et opportunités. « Cela passe par nous-mêmes et par nos compétences que nous devons mettre aujourd’hui au profit du pays et de la nation pour le bonheur des Maliens », a conclu Amadou Bamadio.

 

Corruption et avenir numérique

À son tour, Moussa Ousmane Touré, président du Réseau des associations maliennes de lutte contre la corruption et la délinquance financière (RAMLCDF), participant et observateur, a affirmé que Mali Digital Awards partage un partenaire commun, la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté en Afrique de l’Ouest. Il est venu partager sa volonté et son rêve de voir l’administration malienne digitalisée et de prendre contact avec des experts venus d’ailleurs.

« Nous avons pris part à la 4ème édition des Mali Digital Awards en tant qu’observateur, parce que le Réseau se bat depuis quelque temps pour que la lutte contre la corruption soit gagnée par la digitalisation des services de l’administration, c’est-à-dire tout ce qui concerne les contraventions, les raquettes, la carte d’identité et tout ce qui fatigue les citoyens lambda. Nous nous battons pour qu’il n’y ait plus de contact entre les agents chargés de délivrer ces actes et les usagers de l’administration », a souligné Moussa Touré. Avant d’ajouter : « C’est une bonne chose de se rencontrer chaque fois pour partager le savoir dont on dispose sur le digital et sur le numérique. C’est aussi l’occasion de recueillir le point de vue des participants. Je pense que MDA s’inscrit dans cette logique qui est de donner et de recevoir. Il s’agit toujours de chercher des solutions aux problèmes ».

Le président du RAMLCDF pense que cette activité ne doit pas s’arrêter face aux nombreux enjeux auxquels le pays fait face. « Il faut qu’elle continue jusqu’à ce qu’elle puisse aider le pouvoir public à trouver des solutions aux maux dont souffrent les citoyens maliens », a-t-il recommandé.

Sidy Coulibaly pour icimali.com

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