A moins d’une semaine de la prestation de serment du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, les deux syndicats de la magistrature ont entamé, depuis le début de la semaine, une grève illimitée pour demander plus de sécurité et une amélioration de leur grille salariale. Ils étaient face à la presse pour expliquer le bien-fondé de cette grève.
Les deux sections syndicales de la magistrature sont en grève depuis le lundi dernier. Ils revendiquent une sécurisation physique de leurs personnes et l’amélioration de leur grille salariale comme convenu avec le Gouvernement depuis 2014 et 2015.
«Nos points de revendications sont de deux ordres. Le premier point concerne la sécurisation des juridictions et des personnels judicaires. C’est à ce sujet qu’il est dit que nous y sommes poussés par l’insécurité. Le second point concerne la relecture de notre statut avec la revalorisation de notre grille salariale. C’est pourquoi je dis que cette grève c’est aussi parce que nous y sommes poussés par la précarité », dit Mamoudou Kassogué, Secrétaire Général du Syndicat Libre de la Magistrature (SAM).
Après plus de trois ans d’attente des résultats obtenus à la suite des négociations avec les autorités sur leur sécurisation notamment dans le Nord et le Centre du pays et la revalorisation de leurs salaires et indemnités, les deux syndicats, d’habitude distants, se sont rapprochés pour mener une lutte commune.
«Nous sommes résolument déterminés à agir ensemble, à regarder dans la même direction et à gagner ensemble ; car, la défaite est exclue de notre dictionnaire», affirme Badra Aliou Nanacassé, Président de la SAM, et Conseiller à la Cour Suprême.
Les deux syndicats ne feront rien pour empêcher la prestation de serment du Président Ibrahim Boubacar Kéïta qui aura lieu le 4 septembre prochain.
«La prestation de serment ce serait au niveau de la Cour Suprême. Nous avons rencontré le Président de l’institution, mais il n’a jamais été question de saboter quoique ce soit. Nous pensons que l’Etat est une continuité et on ne doit pas empêcher les structures de l’Etat de se mettre en place », dit Hady Macky Sall, Président du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA).
Si cette grève ne va pas empêcher la prestation de serment, elle va handicaper le bon fonctionnement de la justice dans un pays en crise comme le Mali.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO
Source: Le Combat