C’est une confusion totale qui règne à Bamako sur la mutinerie ayant conduit à l’arrestation du Président IBK et son Premier ministre Boubou Cissé.
-Par Icimali.com- Mardi 18 Aout 2020 pas comme les autres. Les Maliens se sont réveillés sous la grogne militaire. Kati, la ville garnison située à 15 Km de la Capitale, crépite aux tirs de sommation des militaires. Tous les accès du camp sont bouclés, les mouvements de soldats témoignent de la gravité de la situation.
« Il semble que le pouvoir sortant ait découvert le projet de putsch hier soir et a cru le faire avorter en limogeant le colonel Ibrahim Traoré, chef de la sécurité présidentielle. Mais cette mesure n’a visiblement pas suffi », a posté Me Cheick Oumar Konaré sur son compte Facebook.
Comme une trainé de poudre, Bamako est sous le choc, avec l’arrestation des ministres du Gouvernement restreint du Dr Boubou Cissé, du président de l’Assemblée nationale Moussa Timbiné et des officiers supérieurs de l’Armée. Pro et anti régime se livrent à une guerre de communication sur les réseaux sociaux.
A la mi-journée, la place de l’indépendance, poumon de la contestation du M5-RFP, est prise d’assaut par des manifestants anti-régime IBK pour manifester leur contentement. Entre temps, des patrouilles de mutins de passage ont été applaudies. Jusque-là, aucune nouvelle du Chef de l’Etat et son PM retranchés au domicile du Président à Sébénicoro. Il faudra marcher un nombre important de militaires armés jusqu’aux dents avant d’atteindre les deux dirigeants.
Mutinerie au Mali: L’ONU « exige la libération immédiate et sans condition du Président IBK »
Le regroupement des manifestants contestataires à la place de l’indépendance a tourné au vinaigre. Les manifestants se sont livrés à des scènes de pillage dont un hôtel du ministre de la Justice, Me Kassoum Tapo, hôtel qui sera ensuite réduit en cendre.
Dans l’après-midi, le président IBK et le Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés et conduits au camp de Kati où ils sont détenus. Jusqu’à 23 heures GMT, aucun communiqué officiel des auteurs du « coup d’Etat ». Mais, les noms des figures de proue de la mutinerie se dévoile: le général Lelenta, le général Fanta Mady Dembelé, le colonel Malick Diaw et le colonel Sadio Camara qui n’est autre que le chef d’état-major adjoint de la garde nationale, « le corps le mieux équipé de l’armée ».
Des tractations seraient en cours pour faire avaler le coup d’Etat par la communauté internationale qui s’est déjà opposée à un changement anticonstitutionnel au Mali. La CEDEAO, l’ONU, la France exigent toute « la libération immédiate et sans condition du Président Ibrahim Boubacar Kéita et son cabinet ».
CYRIL/Icimali.com