Bamako, le 5 juin 2020
Objet : Soupçons de favoritisme et népotisme
A
Monsieur Boubou Cissé, Premier ministre
Monsieur le Premier ministre,
Nous sommes encore amenés à vous adresser la présente tellement des articles de presse foisonnent sur divers sujets négatifs se rapportant à votre personne. Ce qui, en votre qualité de chef du gouvernement, fait vraiment désordre, voire entache votre action.
Monsieur le Premier ministre
Dans son édition du 21 mai 2020, Nord-Sud journal rapporte des faits de favoritisme, de népotisme en vous en imputant la responsabilité. Il y est indiqué que depuis votre nomination comme ministre dans le gouvernement dirigé par Oumar Tatam Ly en 2013, votre entregent brillamment exploité a permis de propulser de nombreux membres de votre famille à des niveaux de responsabilité très élevés.
Monsieur le Premier ministre
D’après la même source, l’évolution spectaculaire de la carrière de l’actuelle ministre du budget, Aoua Sylla, votre cousine, est de votre fait. Le florilège continue avec les noms suivants : Amadou Baba Cissé, votre frère ainé ; Mamadou Sinsy Coulibaly, époux de Madina Tall, une de vos cousines ; Aguibou Tall, votre demi-frère ; Sidi El Moctar, mari de Fadima Tall ; Babou Sylla, frère de Aoua Sylla ; Cheick Oumar Tall, alias Léo le ‘‘démarcheur’’, tout un programme ; Hawa Ba, ministre des mines… Tout cela donne le tournis. Cela a toutes les apparences d’un essaimage méthodique.
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Monsieur le Premier ministre
S’il n’est pas établi que seules ces personnes citées étaient aptes pour les postes qu’elles occupent ou les responsabilités qui leur ont été confiées, leur appartenance à votre univers familial pose un sérieux et grave problème de gouvernance. Même si ces personnes disposent des compétences requises pour administrer ces postes ou gérer les dossiers confiés, dès lors que d’autres maliens possèdent les mêmes aptitudes, il y a népotisme, il y a favoritisme.
Monsieur le Premier ministre
Nous attendons vos explications que les maliens méritent d’entendre.
Monsieur le Premier ministre
‘‘Le poisson pourrit d’abord par la tête’’, une expression qui va comme un gant au Mali. Les maliens souffrent dans leur chair et sont victimes de l’opprobre de tiers à cause de la mauvaise gouvernance. Nous souhaitons que votre réponse soit à la mesure des attentes de nos concitoyens.
Nous vous prions, Monsieur le Premier ministre, de croire à l’expression de notre profond sentiment patriotique.
P/L’AMLCDF
Le Président
Moussa Ousmane TOURE