Est-ce avec ou sans l’aval de la France que le chef de l’Etat malien lance un appel d’aide et de coopération à Poutine ?
Alors que la première flèche contre le G5 Sahel a été lancée par le Tchad d’Idriss Déby qui a sollicité le soutien diplomatique et militaire de la Russie, voici la seconde : c’est IBK le président malien qui lance un appel de soutien à Vladimir Poutine.
“Vous l’avez dit vous-même que vous êtes qualifiés Monsieur le président Poutine, cette qualification nous en avons besoin aujourd’hui. Le Sahel souffre en toutes ses parties, cette guerre asymétrique qui nous a été imposée, imposée à nos peuples. Là-dessus vous avez l’expertise qu’il faut aujourd’hui et nous vous savons également soucieux de nous. L’instauration d’un environnement de paix et de sécurité dans le Sahel constitue de nos jours un défi majeur à relever pour la stabilité des pays ouest-africains, du Maghreb et même le reste du monde. Aujourd’hui aucun pays, quels que soient ses moyens, n’est en mesure, tout seul, d’y faire face. C’est pourquoi nous avons créé en mutualisation nos forces le G5 Sahel. Je vous invite monsieur le président Poutine à nous apporter votre concours à ce G5 Sahel pour le rendre plus pertinent et plus efficace”, a annoncé IBK lors de son discours à Sotchi.
Visiblement, la Russie ne mettra pas longtemps à s’engager au Sahel, une région quasi barricadée par le clan terroriste.
De son côté le peuple malien, qui en a assez des plans d’autres puissances étrangères dans son pays, organise des manifestations à Bamako afin de réclamer la coopération de la Russie et son aide militaire.
L’état d’esprit général s’est exprimé par la voix d’un manifestant pour qui cette aide de la Russie est nécessaire au pays. “Aujourd’hui on a besoin de Poutine. On a besoin que Poutine vienne au secours pour aider les Maliens“, a-t-il affirmé.
Lors de cette manifestation, des slogans hostiles à la France se sont fait entendre, tout comme des slogans contre la Minusma (mission des Nations unies au Mali).
Le candidat à la présidentielle malienne de 2018, Clément Dembélé a fait état du désespoir régnant dans le pays, estimant que le Mali a besoin de toute aide extérieure susceptible d’intervenir.
“Puisque la Russie, c’est notre ancien ami…, nous nous retournons vers elle pour demander cette relation […], pour renforcer l’intervention militaire au sol et dans les airs et surtout dans l’enseignement”, a-t-il déclaré.
Décidément, l’heure est très grave au Sahel. Le gouvernement et le peuple malien ont tous deux exprimé leur volonté de mettre fin à une présence des djihadistes. Nous assisterons peut-être, très prochainement, à un remake du scénario RCA au Mali.
Guindo Issiaka
Analyste géopolitique