Présent au point de presse animé hier par le Conseil national de la société civile (CNSC) sur le conflit intercommunautaire au centre, Me Hassane Barry de Tabital Pulaku charge l’Etat. “Nous n’avons pas la solution parce que la solution se fait avec l’Etat“, a-t-il déclaré.
Dans une déclaration, le Conseil national de la société civile (CNSC) invite l’Etat malien à s’assumer face à la situation de conflit communautaire qui prévaut au centre. C’était lors d’un point de presse animé hier mardi à la Maison de la Presse.
Après avoir condamné les massacres perpétrés sur les populations innocentes dans la région de Mopti, le CNSC a demandé au gouvernement d’agir avec fermeté et immédiatement pour mettre fin à ce cycle de violence. Dans sa déclaration, la société civile malienne a rappelé que seules les forces de défenses et de sécurité du Mali disposent du droit et de la légitimité d’être armées dans le cadre de leurs missions régaliennes de protection des personnes et de leurs biens. Par ailleurs, le CNSC dira que toute unité irrégulière non-étatique est illégale.
Par conséquent, le conseil a invité l’Etat à prendre ses responsabilités et à considérer tout autre détenteur d’arme de guerre “comme terroriste”. Tout en précisant que ” la sécurité du territoire national ne se soustraite pas, elle se maintient avec toutes les forces dont l’Etat peut disposer”, a expliqué le président du CNSC, Boureima Allaye Touré.
La société civile malienne a aussi demandé au gouvernement d’entreprendre des actions de réconciliation entre les communautés afin de favoriser le retour de la paix.
Le retour de la paix, une affaire de tous !
Présent à ce point de presse en tant qu’invité d’honneur, le coordinateur de la Plateforme sauvons la région de Mopti, Mama Samasékou, a invité tout le monde à s’impliquer à son niveau afin d’endiguer ce conflit qui déchire un tissu social de plusieurs décennies. “Nous appelons tous nos compatriotes à rester mobilisés, à parler à nos frères et sœurs qui, par leurs actes, compromettent la cohésion sociale et menacent d’entamer le vivre ensemble et l’unité nationale”, a-t-il lancé.
La complicité de l’Etat dénoncée
Les associations Guina Dogon et Tabital Pulaku, étaient également présentes à ce point de presse du CNSC. Elles ont dénoncé la complicité de l’Etat dans la gestion du conflit au centre du pays. “Nous n’avons pas la solution parce que la solution se fait avec l’Etat. Hors, c’est l’Etat lui-même qui est inexistant au point qu’il a sous-traité la sécurité dans le centre. C’est un génocide qui a été perpétré et qui continue encore dans la région de Mopti”, a déploré le représentant de Tabital Pulaku, Me Hassane Barry.
Au président de Guina Dogon, Mamadou Togo, d’ajouter que ” l’Etat n’a pas encore pris toutes ses responsabilités que cela cesse”. “Il nous faut trouver des solutions ou des débuts de solutions pour mettre fin à ce qui endeuille nos familles, nous coupe le sommeil … “, a indiqué M. Togo.
Youssouf Coulibaly