« Nous avons souvent été marginalisées, maltraitées et même réduites au néant… », a déclaré la conférencière du jour, Mme Maïmouna Traoré, lors d’une journée de plaidoyer organisée par la commission genre du ministère des Mines, en collaboration avec le Projet de Gouvernance du secteur des Mines, à travers une conférence-débat.
C’était au CICB, le samedi 30 mars 2024, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes. Mme Maïmouna Traoré, femme-entrepreneur dans la sous-traitance minière, spécialisée dans le génie civil et la construction métallique, ainsi que deuxième vice-présidente de Fer Mali, a animé, aux côtés de Mme Awa Coulibaly, employée de Syama, une conférence-débat sur le thème « Plaidoyer pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes dans le secteur minier ».
Dans son introduction, la conférencière a salué cette initiative des deux organisations présentes lors de la cérémonie, soulignant ainsi l’importance de promouvoir l’égalité des genres au sein de l’industrie minière et mettant en lumière les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées dans ce domaine. Elle s’est dite satisfaite du déroulement de la conférence et a félicité les initiatrices, tout comme l’association du PGSM qui a su rassembler les femmes dans le but de valoriser ce qui était auparavant négligé.
Selon elle, la collaboration entre le PGSM et la commission genre du ministère des Mines démontre l’engagement des autorités à promouvoir l’égalité des genres et à créer des opportunités pour améliorer les conditions de vie et de travail des femmes du secteur minier. « De cette rencontre, nous pouvons retenir que les femmes du secteur minier ont décidé de prendre leur destin en main. Elles ont décidé d’œuvrer et de se battre pour obtenir leurs droits dans le secteur », a souligné l’entrepreneure.
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Dans la même dynamique, Mme Traoré a soutenu : « Nous avons souvent été marginalisées, maltraitées et même réduites au néant. Aujourd’hui, voir que plusieurs femmes se mobilisent autour d’un même idéal pour défendre leur cause et celle de leurs jeunes sœurs académiques en vue d’une meilleure condition de vie sociale, économique et politique dans un avenir radieux est très encourageant ».
Mme Maïmouna Traoré a profité de l’occasion pour mettre l’accent sur les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées dans ce domaine. Grâce à des discussions approfondies et des échanges constructifs, les jeunes étudiantes présentes en grand nombre ainsi que les autres participantes ont pu identifier les obstacles rencontrés par les femmes et proposer des solutions concrètes pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes dans le secteur minier.
Outre le harcèlement, la discrimination fondée sur le genre dans le secteur minier et les inégalités salariales, la conférencière Traoré a également abordé le faible pourcentage de femmes dans le secteur ainsi que le problème du congé de maternité et des primes.
À la fin des débats, la conférencière a rappelé un point intéressant, « au Mali, en cas de décès, le mari n’a pas droit à la pension de sa femme s’il est dans le gouvernement, contrairement au secteur privé ». Elle a appelé le gouvernement de la Transition à revoir cette situation, suggérant que si les femmes ne peuvent pas bénéficier de leurs pensions après leur décès, elles devraient au moins pouvoir choisir de ne pas avoir de taxes déduites de leurs salaires pour que leurs enfants puissent bénéficier de leurs primes et retraites.
Elle a donc encouragé les jeunes étudiantes présentes lors de cette journée à faire preuve de plus de courage et d’engagement dans leurs formations.
Sidy Coulibaly pour Icimali.com