Dans son Communiqué N°24/BE/CSP-PSD/2023, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) confirme la mort du colonel Alhassan Ag Fagaga, une figure de proue de l’ex-rébellion au Nord du Mali.
En effet, tôt ce vendredi 22 Décembre 2023, indique le communiqué, « après plusieurs frappes nocturnes par les drones de forces maliennes », « le décès en martyr du président de l’autorité intérimaire de la région de Kidal, colonel Alhassan Ag Fagaga, », a été constaté. Celui-ci serait « en mission humanitaire auprès des déplacés de Tinzawatene à la frontière (algérienne) et quatre de ses compagnons ».
Selon Mohamed Elmaouloud Ramadane, Porte-Parole du CSP PSD, « ce grand martyr, avec une santé assez fragile, est l’un des pionniers de la lutte pour la cause de l’Azawad évoluant en statut civilo-politique depuis 2017 ». Ce dernier, aux dires porte-parole, « a marqué sa part d’histoire en consacrant brillamment sa vie à la lutte sans faille pour la justice et l’émancipation du peuple de l’Azawad ».
Le CSP-PSD condamne vigoureusement ce qu’il qualifie d’« assassinat terroriste et lâche ciblant des personnalités civiles et politiques », affirmant que « ceci ne fera que renforcer le bien fondé de notre combat et notre détermination à aller au bout jusqu’à la victoire finale. Aucun mode de ciblage ne changera notre plan encore moins dissuader nos forces ». « Le CSP-PSD promet au peuple de l’Azawad que l’assassinat de ce grand homme sera vengé à la hauteur de son rang et de la manière la plus mémorable », a menacé Porte-Parole du CSP PSD.
Du parcours militant à la fin tragique
Un homme au cœur de la tourmente, Hassane Ag Fagaga, figure centrale de l’Alliance du 23 mai 2006, a vu sa vie prendre fin de manière abrupte. Son parcours complexe soulève des questions sur les liens entretenus avec les autorités algériennes et son implication dans des activités hostiles envers le Mali.
Hassane Ag Fagaga a émergé sur la scène publique en tant que leader de l’Alliance du 23 mai 2006, un groupe ayant signé l’accord d’Alger en 2006, en partenariat avec Ibrahim Ag Bahanga, dont le destin tragique est entouré de mystère. Des allégations de connivence avec les services secrets français et algériens ont entouré la mort d’Ag Bahanga, alimentant les spéculations sur la nature des activités du duo.
Son parcours militaire a été marqué par des intégrations contestées au sein des FAMa, où des voix s’élèvent pour dénoncer des avancements basés non pas sur le mérite, mais sur des alliances et une participation armée contre le Mali depuis 1990. Ag Fagaga aurait ainsi gravi les échelons grâce à ses liens et ses actions plutôt qu’à ses compétences.
Depuis 2006, Hassane Ag Fagaga naviguait entre le nord du Mali et l’Algérie, profitant probablement de la « protection des autorités algériennes ». Sa connexion avec le Comité de Salut du Peuple – Parti pour la Solidarité et la Démocratie (CSP – PSD), même après son adhésion avec arme et bagages, souligne son engagement continu dans des activités considérées comme criminelles contre le Mali.
La nouvelle de sa mort a été accueillie comme une victoire éclatante des FAMa contre le terrorisme. L’ombre du CSP – PSD, qui a perdu de sa force depuis le départ des forces d’occupation françaises et onusiennes, plane sur cette défaite.
En saluant les FAMa pour leur mission régalienne de défense, cette issue tragique rappelle les défis auxquels la région est confrontée en matière de sécurité, mettant en lumière les complexités des relations entre les acteurs régionaux dans la lutte contre le terrorisme.
Mariam DOUMBIA / Icimali.com