Dans un communiqué publié le 12 février 2025, l'Ordre des Avocats du Niger a officialisé son refus de participer aux assises nationales. « Réuni en session extraordinaire, le Conseil de l'Ordre des Avocats du Niger a décidé de s'abstenir de participer aux travaux des assises nationales convoquées dans les formes et délais annoncés », indique le communiqué signé par le Bâtonnier de l'Ordre.
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Niger : L’Ordre des Avocats et l’ANLC boycottent les assises nationales

Les Assises nationales prévues du 15 au 19 février 2025 à Niamey se tiendront sans la participation de l’Ordre des Avocats du Niger et de l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption (ANLC), section Transparency International Niger. Les deux organisations ont annoncé leur décision de ne pas prendre part à ces travaux, dénonçant un processus qui ne garantirait pas une véritable souveraineté populaire.

(Image d’illustration) – Dans un communiqué publié le 12 février 2025, l’Ordre des Avocats du Niger a officialisé son refus de participer aux assises nationales. « Réuni en session extraordinaire, le Conseil de l’Ordre des Avocats du Niger a décidé de s’abstenir de participer aux travaux des assises nationales convoquées dans les formes et délais annoncés », indique le communiqué signé par le Bâtonnier de l’Ordre.

Le Barreau insiste sur sa mission de défense de l’État de droit et affirme son engagement à encourager tout processus garantissant des solutions réelles aux préoccupations du peuple nigérien. « Fidèle à sa tradition de sentinelle du droit, le Barreau du Niger réaffirme sa volonté d’accompagner un processus qui inclura de manière non équivoque la conquête de vraies solutions aux préoccupations majeures du peuple nigérien, dont principalement la justice et l’État de droit », précise le texte.

De son côté, l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption (ANLC), section de Transparency International Niger, a également annoncé son retrait. Dans un communiqué signé par son président, Maman Wada, l’ANLC justifie son refus de participer à ces assises par plusieurs raisons, notamment son attachement aux principes démocratiques et à la bonne gouvernance.

Mali : Communiqué du conseil des ministres du mercredi 12 février 2025 – CM N°2025-07/SGG

 

« Notre décision est motivée par notre engagement pour l’enracinement de la culture démocratique et la construction de l’État de droit », explique l’association. Elle s’oppose également à ce qu’elle qualifie de tentative de « confiscation de la souveraineté populaire » et de remise en cause des acquis démocratiques issus de la Conférence Nationale Souveraine de 1991.

« Nous ne pouvons cautionner des textes préfabriqués ayant pour seul objectif de remettre en cause les acquis démocratiques chèrement obtenus », a déclaré Maman Wada.

Une défiance qui interroge sur la légitimité des assises

Le boycott de ces deux organisations majeures jette une ombre sur la crédibilité des assises nationales. L’absence de l’Ordre des Avocats, pilier de la justice, et de l’ANLC, acteur clé de la lutte contre la corruption et de la gouvernance démocratique, pourrait affecter le caractère inclusif du processus.

Le gouvernement nigérien n’a pas encore réagi officiellement à ces retraits, mais cette situation pourrait relancer le débat sur la transparence et l’objectivité des assises nationales. Reste à savoir si d’autres organisations suivront cette voie ou si le processus parviendra malgré tout à aboutir à des conclusions acceptées par tous.

Cyril Roc DACK / Icimali.com

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