C’est l’impression qui se dégage d’une conversation du Général El Hadj Gamou largement partagée sur les réseaux sociaux.
En effet, par le biais d’un dialogue avec un interlocuteur non identifié, le chef des Imghads fait étalage d’un plan exceptionnel de sécurisation du Nord, notamment de la région de Ménaka et plus précisément l’axe Ménaka-Ansongo-Gao, le Gourma et la zone de Talatayte. Ladite stratégie, qui n’est pas portée par l’Etat, identifie les moyens, les acteurs ainsi que la durée de son opération.
L’objectif, selon un post sur Facebook du Secrétaire général du Groupe d’auto-défense touareg, imaghad et alliés (GATIA), est de maîtriser la sécurité de toutes les zones concernées. Et deux mois devraient suffire pour atteindre cet objectif, selon ces prévisions. Et pour se conformer à ce délai, il engage ces lieutenants à des rencontres avec la communauté aux fins de les sensibiliser à cotiser pour l’envoi de jeunes sur le terrain.
L’initiative intervient dans foulée d’une récente émeute contre les symboles de la République, le 17 juillet 2019, à la faveur d’une vague de protestation à Kidal où les habitants s’étaient farouchement opposés à la montée des couleurs nationales.
Il est donc loisible de comprendre que la démarche d’Elhadj Gamou sera perçue d’un très mauvais œil dans la capitale des Ifoghas, quoiqu’elle ne soit pas concernée par le plan détaillé en question. Et pour cause, il parait difficile de s’engager dans une sécurisation du tronçon Ménaka-Ansongo-Gao sans marcher sur le bout des pieds des seigneurs de l’Azawad.
Il faut par conséquent s’attendre à une détérioration de la situation sécuritaire dans cette zone contrôlée sans partage par les terroristes et narco-trafiquants, depuis quelques années.
Cependant, il faut attendre la célébration de la fête de Tabaski pour voir d’éventuelles hostilités commencer, selon les conclusions du général Gamou.
Amidou Keita
Le Témoin