Alors que le Mali est en pleine transition politique depuis plus de trois ans, les autorités au pouvoirs se voient confrontées à une nouvelle prolongation de cette période de transition, sans précision quant à sa durée. L’annonce du gouvernement a suscité une réaction vigoureuse du Parti Yelema « Le Changement », dirigé par le Dr Youssouf Diawara. Le parti critique fermement cette décision unilatérale et les raisons invoquées pour justifier cette prolongation.
L’une des principales critiques formulées par le Parti Yelema concerne l’absence de mention de la situation sécuritaire précaire du pays comme motif de cette prolongation. Dans un pays confronté à des défis sécuritaires majeurs, il aurait été attendu que cette situation soit la principale préoccupation pour justifier un report des élections et la poursuite de la transition. Le fait que cette question ne soit pas évoquée dans les justifications officielles soulève des interrogations quant à la véritable motivation derrière cette prolongation.
Les autorités de la transition ont, quant à elles, mis en avant le manque d’anticipation, l’incompétence de certains acteurs impliqués, et le non-respect des engagements contractuels avec les partenaires chargés de produire les documents électoraux comme principales raisons de cette prolongation. Pour le Parti Yelema, ces raisons font naître des soupçons quant à l’intention préalable de prolonger la transition, plutôt que de les considérer comme des motifs valables et incontestables.
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Le parti déplore également l’absence de discussion interne entre les forces vives du pays concernant cette prolongation, ce qui en fait une décision non consensuelle et contestée. Cette démarche ne semble pas respecter la Charte de la transition ni les engagements pris devant le peuple malien et les partenaires internationaux.
Le Parti Yelema met en lumière les nombreuses lacunes observées dans la gestion du processus de retour à l’ordre constitutionnel, ce qui va à l’encontre de l’idéal de refondation prôné par les autorités de la transition. Des alertes avaient été émises quant à l’irréalisme du calendrier électoral établi précédemment, et l’organisation d’une seule élection pour mettre fin au processus électoral suscite des inquiétudes quant à sa validité et à sa légitimité.
En outre, le parti souligne les concertations de façade qui ont eu lieu dans le cadre de la Concertation Nationale, présentées comme une tentative de légitimation de la prolongation de la transition par les autorités en place.
De facto, le Parti dirigé par Diawara conclut en mettant en garde les autorités quant aux risques que leur approche solitaire, non consensuelle et non inclusive fait peser sur le Mali. Il appelle à l’unité, à la vérité, et à la transparence pour le bien du pays et de ses citoyens. Pour le Mali, souligne le communiqué, aucun sacrifice ne devrait être de trop dans la quête d’un avenir libre, respecté, et prospère.
Cyril Roc DACK / Icimali.com