Alors que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Lieutenant- Colonel Abdoulaye Maïga, se félicite du bon déroulement du RAVEC, c’est la croix et la bannière pour les concitoyens pour se faire enrôler.Depuis le 1er décembre dernier se déroule une opération spéciale d’enrôlement et de retrait des fiches descriptives individuelles, dans les centres principaux d’état civil du District de Bamako, la mairie du District de Bamako ainsi que le Gouvernorat du District de Bamako, jusqu’au 31 décembre prochain. Cette opération, lancée par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Lieutenant- Colonel, Abdoulaye Maiga, a pour but de « collecter les données biométriques des jeunes âgés de 15 ans et plus figurant dans la base de données du RAVEC et ne disposant pas de photos et d’empreintes digitales. Ainsi, les personnes non enregistrées dans le RAVEC seront enrôlées afin de faciliter la délivrance de fiches descriptives individuelles et leur inscription sur les listes électorales. Pour se faire enrôler, les jeunes âgés de plus de 15 figurant dans la base de données du RAVEC doivent se munir de leur ancien récépissé et ceux qui n’ont pas fait l’objet de recensement seront enrôlés sur présentation de leur acte de naissance authentique.
En mission de terrain le 3 décembre dernier, dans les mairies de la commune III et de la commune I du District de Bamako, le ministre Maïga s’est enquis du déroulement de l’opération. L’issue de cette visite s’est terminée sur une note satisfaisante du ministre qui « s’est réjoui d’avoir constaté qu’il n’y pas de rupture de service public au profit des citoyens ». Malheureusement, la réalité est toute autre auprès des citoyens qui ne savent à quel saint se vouer. Deux concitoyens racontent le processus qui semble la croix et la bannière. « Ils y a beaucoup de difficultés pour obtenir le document, pour accéder même au rang, car il y a beaucoup de Maliens qui n’ont pas ce papier. Pour y être, il faut passer la nuit devant la mairie ou de venir tôt vers 3 heures ou 4 heures du matin. Parfois, ce n’est pas facile d’être dans le rang au premier jour, ils ne prennent que 70 personnes par jours. Le dépôt de dossier se fait trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis. Pour que ton nom soit dans la liste, il faudra venir trois jours avant le jour du dépôt pour écrit ton nom sur la liste », raconte Mme Fatoumata Traore. Ahurissant, quand il faut payer avant d’obtenir le précieux sésame. « Malgré les difficultés, on ne trouve pas le document à temps. Il faut faire des va-et-vient pendant plusieurs semaines ou des mois pour avoir le document. Certains viennent toujours avec erreur alors que sans le document, on ne peut accéder à certains autres documents tel que le passeport, passer un concours. A défaut, des gens passent par le chemin facile, en monnayant le document. Les agents de Ravec prennent entre 10000f et 15000 FCFA. Le prix varie selon la tête du client. Si le client ne veut avoir rapidement le document, sans faire le rang, il est directement conduit au bureau. Au bout d’une semaine, il a son document. Le cas contraire, l’on est obligé de passer par le chemin des pauvres pour obtenir le document. Là, c’est déplorable.», se désole M. Amadou Koné. Mamoudou Semega, Stagiaire Source: L’Observatoire |