L’arrêt de la protection des bandits par leurs parents ou leurs communautés et l’accélération du processus DDR sont entre autres les points saillants des recommandations qui ont sanctionné, le 19 juin 2019 à Goundam, la rencontre intercommunautaire de la mission des bons offices des ressortissants de Goundam résidant à Bamako.
Le Mali demeure confronté, depuis 2012, à une crise multidimensionnelle (sécuritaire, administrative, économique…) dont sont victimes les populations des régions du septentrion et de Mopti. Une situation, à laquelle, le cercle de Goundam n’est pas épargné, paralysant les activités socioéconomiques des populations. Face à cette situation, les enfants du cercle résidant à Bamako ont initié une mission des bons offices en allant en communion vers leurs parents et prêcher la paix dans le cercle de Goundam.
Selon le coordinateur de la mission, M. Tiémoko Mahamane Maiga, les objectifs visent à sensibiliser les groupes armés à la recherche de la paix et de la sécurité ; échanger avec les leaders coutumiers, religieux et les populations afin de dégager des solutions consensuelles pour anéantir le banditisme résiduel sur les axes routiers du cercle de Goundam.
Du 13 au 18 juin 2019, la mission des bons offices a sillonné plusieurs localités à l’intérieur du cercle de Goundam, de Koïgoumo, Toucabangou, Bintagoungou, Tonka et Acharane dans la commune d’Alafia, pour échanger avec les populations nomades, sédentaires, les notabilités, les chefs coutumiers et religieux, mais aussi avec des combattants armés sur la gravité de la situation sécuritaire dans le cercle de Goundam. «Partout où nous sommes passés, il nous a été donné de faire les constats suivants : les populations aspirent très vivement à la paix et à la sécurité ; la présence très faible de l’Etat dans le cercle de Goundam. Ce qui est à l’origine du développement du banditisme résiduel ; les axes routiers Goundam-Tonka-Niafunké ; Goundam-Diré ; Goundam-Tombouctou ; restent les plus dangereux ; les bandits sont connus et protégés par leurs parents ou leurs communautés ; une forte prolifération des bases des groupes armés, soit 26 groupes armés dans le cercle de Goundam ; l’absence de projets fiables de développement qui puissent prendre en compte les besoins réels des populations ; l’enclavement total des communes du cercle de Goundam (les populations réclament vivement le réseau téléphonique) ; les forces françaises « Barkhane » sont fortement décriées par les populations», a déclaré le Coordinateur de la mission M. Tiémoko Mahamane Maiga.
Au regard de ces constats, la mission des bons offices a formulé plusieurs recommandations. «La mission recommande: une forte implication des groupes armés pour éradiquer le banditisme et ce, avec l’appui des populations à la base ; trouver le moyen de combler le vide créé par l’absence d’instruments de régulation de la société ; l’arrêt de la protection des bandits par leurs parents et leurs communautés ; l’accélération du processus DDR», a laissé entendre M. Maiga lors de la restitution.
Almoudou M. Bangou/pour Icimali.com