Ce qui est arrivé à Aliou DIALLO sous nos yeux, co-fondateur et bailleur de fonds du parti, une transformation neurasthénique de personnalité, méritait de notre part un moment de silence, pour mûrir la réflexion et permettre un probable retour du bon sens réparateur.
Hélas ! Il semble perdu, loin, très loin dans un tunnel souterrain sans oxygène, qu’il a lui-même creusé. Jusqu’à présent, les militants n’ont entendu que sa version des faits. Il est plus que temps de leur livrer la nôtre.
Montée en puissance de l’ADP-Maliba
Classé troisième à la fin du 1er tour de l’élection présidentielle, l’an passé, la force politique du parti ADP-Maliba a forcé l’admiration de tous. Sans allié parmi les caciques des partis politiques, dirigé par le plus jeune député et leader politique, l’ADP-Maliba a pourtant convaincu et rassuré une grande partie de l’électorat, des plus jeunes aux plus vieux, des chefs religieux aux plus grands partisans de la laïcité, des militaires aux valeureux paysans de nos villages. En sept ans d’existence, il a ravi la vedette à de nombreux grands et vieux partis.
Il comptait à l’Assemblée nationale 10 députés, qui formaient le groupe parlementaire ADP-Maliba, pour mieux défendre l’intérêt national et les valeurs du parti. Ses rapports avec les autres partis politiques, opposition et majorité confondues, étaient au beau fixe. Aucune hostilité notoire. Le Président du parti, Hon. Amadou THIAM, Président du groupe parlementaire, faisait l’unanimité des considérations respectueuses de ses pairs. En un mot, le parti ADP-Maliba avait un bel avenir, du moins avant les tout récents développements. Telle une belle femme imbue de sa beauté, les caprices personnels ont provoqué probablement sa perte.
Ainsi, en a-t-il décidé son Président d’honneur Mr Aliou DIALLO qui se veut unique fondateur et bailleur de fonds du parti. Qu’à cela ne tienne ! Mais, il a cru à tort que ces titres lui donnaient aussi le droit de commander le Président exécutif du parti à tout bout de champ.
Confusion à la direction du parti, avec ou contre IBK ?
En effet, entre les deux tours de l’élection présidentielle, et contrairement à la consigne donnée par le vénéré Chérif de Nioro, Hon. Amadou THIAM et son secrétaire général ont suivi Aliou DIALLO dans sa politique de « ni ni », en tant que dirigeants du parti et pour l’intérêt du parti. D’ailleurs, dans cette perspective, le Président THIAM a participé à des négociations secrètes entre l’ex-PM Soumeylou Boubeye MAIGA et Aliou DIALLO dans sa propre résidence à Badalabougou.
Le second tour a été tout autant entaché d’irrégularités que le premier. Par souci de cohérence, sous le leadership de THIAM, le parti a décidé de ne prendre part à aucune marche de protestation de l’opposition contre les résultats de ce second tour. Et, après la consécration de la victoire de l’actuel Président de la République, IBK, le Comité exécutif du parti a décidé dans sa majorité écrasante, en plus de M. DIALLO, de l’accompagner de manière responsable et constructive. Non ! A une opposition radicale. Tel était le nouveau mot d’ordre, la nouvelle posture du parti ADP-Maliba. Et elle a été dûment notifiée par le Président THIAM au sommet de l’Etat.
C’est pour cela, depuis, que le parti n’a pris part à aucune démonstration populaire hostile au pouvoir, ni le grand meeting à l’initiative de nos deux grands chefs religieux Cheikh Hamaoula Bouyé HAIDARA et Imam Mahmoud DICKO au Stade du 26 mars le 10 février, ni leur marche gigantesque qui a suivi le 05 avril. Nous n’étions pas contre ces méthodes de protestation pacifique, mais en tant que parti nous avions choisi de nous battre autrement. En toutes ces occasions, le Président THIAM a fait part de ses griefs et propositions aux autorités politiques nationales.
C’est pour cela, depuis, nous avions participé à tous les efforts de concertation politique initiés par l’Etat, pour sortir le Mali de cette scabreuse conjecture politico-sociale. Un homme d’honneur, une fois qu’il a indiqué une nouvelle voie, la suit aussi jusqu’à son terme.
Néanmoins, aux premières rumeurs de mécontentement du vénéré chérif de Nioro vis-à-vis de Aliou et du parti, au lieu de se rendre à Nioro pour lui expliquer sincèrement la nouvelle posture du parti décidée par son CE, laquelle participe sous une autre forme au combat du Chérif pour le Mali, Aliou a au contraire paniqué et sommé le Président THIAM de rentrer en hostilité envers le gouvernement. Evidemment, en homme d’honneur le Président THIAM a poliment et fermement décliné. Ce fut un crime de lèse-majesté. Aliou n’a pas supporté que THIAM puisse avoir et défendre une opinion contraire à la sienne, et ce en bonne intelligence avec les membres de son parti. Pour Aliou, THIAM est soudainement devenu le cheval de Troie, le traitre et l’ennemi à abattre par tous les moyens nécessaires.
Cassure et mise en cause du mandat du CE
Immédiatement, Aliou DIALLO a suspendu toutes ses contributions financières volontaires au parti, y compris les émoluments qu’il versait au Président du parti et à son Secrétaire général. Il a fait établir un acte notarié qui conditionnait la reprise de son financement à l’engagement du Président THIAM et son Ségal, à faire prévaloir son avis dans tout processus décisionnel interne au parti. Ceux-ci ont refusé de signer. Aliou s’est rabougri.
Quelques jours plus tard, au mois de mars dernier, le Président exécutif du parti a reçu au siège une grosse de notaire, sur demande du président d’honneur, pour le règlement d’une reconnaissance de dette du parti approuvée en avril 2018, s’élevant à plus de 850 000 000 de francs CFA. Il faut souligner que l’acte notarié en question, objet de la grosse, couvre les dépenses consenties au parti de 2014 à 2018, depuis que Aliou DIALLO était encore à la tête du parti. Alors, quel homme sensé peut aller dire au Tribunal, qu’il s’est accordé lui-même une dette dont il demande le remboursement aux autres. Qu’à cela ne tienne !
Mieux, il a découvert comme par enchantement que le mandat du CE avait expiré depuis le 08 février 2019. Et, il a commencé à commanditer des messages sur les réseaux sociaux et dans certains journaux que le Président THIAM ne pouvait plus représenter le parti, car le juge Aliou DIALLO avait décidé que le mandat du CE était caduc. Il a pris successivement toutes ces décisions, sans initier aucun vrai dialogue au sein du parti. Une motion d’exception relative au fonctionnement du parti a été élaborée sous ses auspices par son directeur de communication et diligentée à tous les responsables des coordinations régionales et membres du CE, en vue de les pousser à dénoncer collectivement la caducité du mandat du CE et autoriser le Président d’honneur à organiser le prochain congrès. Il nous est revenu à plusieurs reprises que Aliou appelait en personne les membres réticents pour les amener à signer. Sous pression, certains ont dû signer la fameuse motion. Le comble de tout, Aliou a osé intenter une action en justice contre le parti, à l’effet de déclarer caduc le mandat du CE sortant et l’habiliter à organiser le nouveau Congrès. Cette affaire a été jugée en référé en sa faveur. Nous avons interjeté appel devant la Cour qui n’a pas encore décidée.
Tentatives de réconciliation sabordées par Aliou .
Après avoir constaté toutes ces actions indignes du Président d’honneur et l’échec de nombreuses tentatives de prises de contacts, le Président THIAM a décidé de convoquer tous les membres du CE au siège du parti le samedi 20 avril 2019.
Un peu plus tard, il a eu l’information que Aliou avait restreint l’accès au siège qu’il avait donné en bail au parti. THIAM a dû improviser et relocaliser ladite réunion à l’hôtel ONOMO. Ayant appris cela, Aliou a fait convoquer irrégulièrement les membres du CE au siège du parti, le même jour et à la même heure. Ayant compris son jeu, THIAM et ses camarades ont décidé d’aller le confronter sur son propre terrain. A cet effet, Ils ont annulé leur réunion et rejoins Aliou au siège du parti.
Ce soir-là, la salle de réunion habituelle n’a pas pu contenir tous les membres du CE. C’était la seule occasion, depuis le début de ce refroidissement des relations, que les camarades de THIAM ont pu édifier publiquement tous les membres du CE, et ce devant Aliou. Les échanges ont été sincères et fermes. Il a été décidé de mettre en place une commission de bons offices, pour trouver une entente. Hélàs ! Aliou s’est une fois de plus entêté dans sa posture d’action au tribunal. Alors, nous y sommes. Le verdict en première instance lui a été favorable. Mais le Président du CE a interjeté appel. C’est une nouvelle saga juridique et juridictionnelle qui a débuté aux dépends du parti, initiée, il faut le rappeler, par son président d’honneur Aliou DIALLO. Quel gâchis !
Notre intime conviction
L’Hon. Amadou THIAM et son Secrétaire général n’ont jamais nourri de velléité de se maintenir aux commandes du parti. Ils n’ont pas pu organiser à temps le Congrès, parce qu’il n’y avait pas d’argent, les caisses ayant été vidées pendant la campagne présidentielle. Ce n’est pas une première au Mali. Interroger tous les grands partis du pays, ils vous en diront davantage.
La situation du mandant du CE sortant était inédite dans le parti, bien que l’article 6 du règlement intérieur laisse même entendre la possibilité d’un report exceptionnel des échéances des organes du parti ; de toute façon, les situations expressément imprévues, comme le dit l’article 107 du règlement intérieur, doivent être traités par la Conférence nationale.
C’est vous dire que le Président d’honneur, dans un coup de folie, s’est écarté du bon sens et du droit, en voulant coût et coût nuire à la réputation et à l’autorité du Président Amadou THIAM.
Comme l’a dit un participant à la réunion dernière du CE, Aliou pense avoir le droit, comme bon lui semble, de prendre un bulldozer et détruire la maison qu’il a construite avec tous ses hôtes. Encore que cette maison n’est nullement son unique œuvre, elle porte aussi les marques, minces soient-elles, des autres membres fondateurs et de tous les militants qui ont marché sous le soleil pour participer en faveur du parti ADP-Maliba à tous les scrutins électoraux.
Cependant, il l’a fait. Il vient d’organiser son nouveau Congrès en violation flagrante de tous les textes du parti. Aucune conférence de sections n’a eu lieu. De nombreux responsables de coordination régionales, de sections et sous-sections proches de THIAM ont été ignorées et remplacées par des proches de Aliou, et invités au Congrès. Nous avons décidé d’attaquer l’organisation de ce Congrès pour vice de procédure.
En fin, après le verdict de la Cour d’appel, et si les conditions s’y prêtent, il est fort probable que nous lancions une nouvelle formation politique.
Militants et sympathisants de la tendance THAIM, restons mobilisés !
Contribution : Tendance THIAM ADP-Maliba pour le rétablissement de la vérité.