Bocacry Tréta, le président du parti, a bataillé dur ces derniers mois pour débloquer la situation politique du pays. La dynamique enclenchée par Soumaila Cissé et IBK sera-t-elle la fin des déboires du camarade de lutte d’IBK?
L’ambitieux patron du parti au pouvoir revient de loin, après une sorte de déchéance l’ayant éloigné de l’exécutif pour avoir géré le portefeuille de l’agriculture d’une manière peu appréciée par le chef de l’Etat. L’on sait que Treta a joué un grand rôle dans la facilitation du rapprochement entre les opposants et le président IBK. Dans un élan de patriotisme, dit-t-on, il a entrepris de rencontrer ceux parmi les candidats qui n’avaient pas reconnu la réélection d’IBK au terme d’une présidentielle controversée en juillet-août dernier. Il avait ainsi pris le contre-pied de la tendance musclée qui a amené le pouvoir à réprimer l’opposition.
Treta aura été ainsi le pionnier de la réconciliation des bords politiques qui se vouaient une haine viscérale après la présidentielle. En rencontrant Soumaila Cissé, il a été le premier à faire publiquement violence sur lui-même pour donner des accolades à l’adversaire qui fustigeait la gouvernance du pays et surtout une fraude gigantesque d’une nature jamais égalée au Mali démocratique.
Mais le secrétaire général du RPM est perçu par ses détracteurs comme un calculateur prêt à bondir sur n’importe quelle opportunité. Ceux qui ne veulent pas d’un rapprochement entre IBK et les opposants n’ont pas manqué l’occasion de qualifier la démarche de Tréta d’être un plan visant à faire partir Soumeylou Boubèye de la primature, une fonction longtemps lorgnée par le parti au pouvoir depuis plus de cinq ans.
L’argument qui revient le plus souvent est que Soumeylou étant devenu plus qu’impopulaire au Mali, son frère ennemi du RPM n’a qu’à l’achever en s’associant à d’autres forces politiques. Même les publications de certains proches de Treta consolident cette hypothèse. On se souvient que la nouvelle du refus de Soumeylou de signer sa lettre de démission a été divulguée par des communicants de l’homme fort du RPM.
Quoi qu’il en soit, l’évolution de la situation politique du pays pourrait être la fin du purgatoire pour l’ancien ministre en charge de l’agriculture. Les scandales financiers sur l’utilisation des fonds alloués à l’agriculture avaient été les causes de sa mise à l’écart du gouvernement par le chef de l’Etat au cours de son premier mandat.
Mais il y a aussi une certaine méfiance que nourrit le président de la République à un homme qui ne cache pas ses ambitions politiques pour lesquelles il est prêt à toute manœuvre. Peu avant d’être débarqué du gouvernement, Treta avait des soutiens chantant dans les rues de Sébénicoro qu’il ferait un Premier ministre. Une sérénade qui aurait agacé IBK.
D Kéita
La Sirène