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Pour rendre plus pertinent et plus efficace le G5 Sahel : IBK plaide auprès de Poutine

Dans la lutte implacable du G5 Sahel contre le terrorisme dans le Sahel en général et Mali en particulier, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita sollicite le concours du chef de Kremlin. « Je vous invite monsieur le président Poutine à nous apporter votre concours à ce G5 Sahel pour le rendre plus pertinent et plus efficace », a-t-il plaidé.

Le forum de SOCHI, conclu par une déclaration commune entre l’Afrique et la Russie, a été co-présidé par le président en exercice de l’Union africaine, Abdel Fattah Al-Sisi, et le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

Le Mali à travers son Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, a pris part au Forum Économique Russie – Afrique, et au Sommet-Russie-Afrique les 23 et 24 Octobre dernier à Sotchi, en présence d’une quarantaine de Chefs d’Etat, des représentants de l’Union africaine, des représentants de l’Euro-asiatique et d’un millier d’hommes d’affaires. Premier du genre, le thème de ce grand-rendez-vous entre la Russie et l’Afrique était consacré́ à la Paix, à la Sécurité́ et au développement.

Au cours du rendez-vous du forum économique Russie -AFRIQUE, les chefs d’Etat ont pu dégager des idées novatrices pour le développement de la coopération en matière de commerce et d’économie. Pour le Président russe, il serait très utile pour les deux parties de remplir leur coopération par l’élargissement des contacts avec les organisations régionales les plus importantes.

« Pendant les discussions avec les dirigeants des organisations régionales, avec le représentant de la commission euro-asiatique, nous avons discuté des perspectives de la coopération mutuellement avantageuses entre les structures régionales africaines et l’union euro asiatique. Nous allons signer un mémorandum de coopération mutuelle entre la commission de l’union euro asiatique et la commission de l ‘Union Africaine », a souligné Vladimir Poutine.

Dans ce nouveau partenariat avec l’Afrique, la Russie entend redynamiser la coopération économique, culturelle, humanitaire, sécuritaire, mais aussi dans le domaine de l’éducation.  Car, l’Afrique dispose d’un grand nombre de partenaires potentiels qui ont de très bonnes perspectives de développement avec un énorme potentiel de croissance.

Entre les grandes lignes exposées de ce partenariat avec l’Afrique, la Russie privilégie le transfert de compétences et de technologies pour subvenir à la croissance africaine.

« La Russie, dernièrement, avait annulé ses dettes africaines à hauteur de 20 milliards de dollars », a indiqué monsieur Poutine, qui a souhaité que son pays soit de plus en plus présent sur le continent africain pour un véritable partenariat gagnant-gagnant. Le président Vladimir Poutine a reconnu que les entreprises africaines sont de plus en plus attractives pour les entreprises russes, principalement parce que l’Afrique est en train de devenir un centre de croissance économique mondial. Le processus d’intégration en cours en Afrique offre de nouvelles opportunités de coopération. « Nous félicitons la création de la zone de libre-échange continentale africaine dans le cadre de l’Union africaine et sommes disposés à collaborer avec cette nouvelle entité », a-t-il ajouté.

Aux côtés de ses pairs africains aux séances plénières du Sommet Russie-Afrique, le Président IBK a prononcé un discours plaidant la cause du Mali et celle du Sahel en matière de lutte contre le terrorisme et le développement dans ces régions, au regard des initiatives et des projets de coopération en matière de hautes technologies que Moscou a pour l’Afrique. Au préalable, il a fait comprendre que le forum est ‘’une plate-forme pour développer une relation d’investissement mutuel et de coopération entre les peuples ».

IBK sollicite Poutine

Malgré les 22 % des recettes budgétaires transférés dans les dépenses de Défense et de Sécurité, précise le Chef de l’Etat, le Mali ‘’se trouve plombé dans un développement par la facture sécuritaire’’. « C’est énorme, c’est un poids trop lourd. C’est autant de non investi en social, en infrastructure, en énergie, en développement tout simplement. Cela est insupportable », a souligné le Chef de l’Etat.

Au Président Poutine, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita dira que le Mali et le Sahel ont besoin que son ‘’amitié dans ce domaine-là se manifeste’’, comme dans celui également où chacun sait qu’il est champion : la lutte contre le terrorisme. « Vous l’avez dit vous-même que vous êtes qualifiés Monsieur le président Poutine. Cette qualification, nous en avons besoin aujourd’hui. Le Sahel souffre en toutes ses parties, cette guerre asymétrique qui nous a été imposée, imposée à nos peuples. Là-dessus vous avez l’expertise qu’il faut aujourd’hui et nous vous savons également soucieux de nous », a déclaré le patron de Koulouba.

A en croire le Président Kéita, l’instauration d’un environnement de paix et de sécurité dans le sahel constitue de nos jours un défi majeur à relever pour la stabilité des pays ouest-africains, du Maghreb et même le reste du monde. D’autant plus qu’aujourd’hui, aucun pays, quels que soient ses moyens, n’est en mesure, tout seul, d’y faire face. D’où la création, en mutualisation des forces, du G5 Sahel. « Je vous invite monsieur le président Poutine à nous apporter votre concours à ce G5 Sahel pour le rendre plus pertinent et plus efficace », a plaidé IBK, eu égard de l’attente du G5 Sahel face aux nombreuses promesses non tenues de certains partenaires.

Et IBK d’avertir : « Qu’on nous fasse la dignité de comprendre que s’agissant du Sahel aujourd’hui. Nous sommes en défense des valeurs qui nous sont communes, nous sommes une digue, si cette digue venait à rompre, chers amis, aucun pays ne sera épargné. C’est de cela qu’il s’agit et non pas de mendier, nous ne sommes pas des mendiants, nous sommes des hommes dignes, debout dans la tempête et dans le vent pour affronter les défis modernes ».

IBK attaché au G5 Sahel

Au cours d’un entretien exclusif sur une chaîne internationale de télévision, le Chef de l’Etat IBK est longuement revenu sur la question du G5 Sahel, quand il déclare : « Il est très évident que, vu le caractère aujourd’hui agressif et militant du terrorisme surtout, une coopération internationale qui dépasse les frontières des différents états, qui seule peut être de mise. Dès lors, ce que Mahamadou Issoufou a dit, est le point de vue du groupement auquel nous participons, le G5-Sahel. Nous avons une force conjointe que nous avons mise en place, car nous avons compris parce que nous mutualiserons nos efforts dans ce domaine-là. C’était déjà une internationalisation quelque part, et si cela été jugé pertinent, que des partenaires nous aient fait l’amitié de nous y rejoindre. Je pense que cela est un signe des temps dans ce qu’il a dit est tout à fait logique et conforme.

Je rappelle au passage que tous les 27 états de l’Union européenne sont aujourd’hui quelque part présents au Sahel, singulièrement au Mali, d’abord au niveau de la MINUSMA. Nous avons également au Mali, la Force Barkhane dont nous savons l’efficacité et la compétence quotidienne et qui travaille avec nos forces, les FAMAS, qui aide à leur qualification. Ce qui est notre souhait le plus résolu et cette coopération est très utile et heureuse, qui permet aujourd’hui que l’armée malienne soit qualifiée et toujours pour un peu plus à même de mener des missions que nous leur confions. Donc tout apport aujourd’hui au Sahel dans cette lutte qui est multiforme est en même temps atypique. La lutte contre le terrorisme, on l’oublie souvent, n’est pas une lutte d’une armée en face de l’autre, elle est atypique et asymétrique, qui veut dire que des moyens nouveaux, des formes nouvelles doivent être mises en œuvre pour décrisper la lutte contre ces phénomène-là. C’est ce qui est à l’œuvre aujourd’hui ».

IBK très sollicité

La rencontre a été également marquée par des entretiens bilatéraux, une journée dédiée aux secteurs privés, aux milieux d’affaires. En marge, le Président IBK a accordé une audience au président algérien avant de rencontrer en tête-à-tête le président Vladimir Poutine. Le président IBK a profité de l’occasion pour largement évoquer ses attentes en matière de coopération pour la lutte antiterroriste.

Cyril ADOHOUN

L’Observatoire

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