La porte n’est hermétiquement pas fermée aux autorités de la Transition quant au report des élections présidentielles prévues pour février 2022. C’est en substance ce que le Président sénégalais, Macky Sall, a laissé entrevoir pour une possible prolongation de la Transition.
Faire l’apologie des coups d’Etat en Afrique ? La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’est pas une organisation du genre à sympathiser avec les auteurs d’accession au pouvoir par les armes. Le Président sénégalais Macky Sall, se faisant porte-voix de l’organisation sous-régionale, ne balbutie pas sur la question, « nous ne pouvons pas accepter que les militaires prennent le pouvoir par les armes, cela n’est pas acceptable. Nous sommes en démocratie et le pouvoir se conquiert par des élections. Les pays peuvent avoir des crises mais les coups d’Etat ne sont pas des solutions.»
Selon le N°1 sénégalais, les Transitions politiques en cours au Mali et en Guinée doivent avoir un terme pour un retour à une situation normale avec des autorités démocratiquement élues à travers des élections libres et transparentes. « Notre volonté n’est pas tant de sanctionner le Mali ou la Guinée, notre volonté c’est de les aider parce nous avons des soldats engagés aux fronts au Mali », a-t-il souligné.
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Le dossier de la Transition malienne était sur la table de la CEDEAO le dimanche dernier à Abuja lors de la Conférence des Chefs d’États sur les sanctions qui doivent être prises contre le Mali. « Si les autorités maliennes nous donnent des arguments qui tiennent la route sur le report des élections, nous allons l’accepter. Dans le cas échéant, ils en tireront les conséquences », a faire croire le Président Sall.
En effet, dans sa communication officielle, adressée à la CEDEAO, le 9 décembre dernier, les autorités maliennes ont informé que le chronogramme des élections sera transmis au plus tard le 31 janvier 2022, et pourrait être discuté avec une mission de la CEDEAO. « Il est également indiqué dans ladite communication que la loi électorale pour l’organe unique de gestion des élections a été adoptée par le Gouvernement et transmise au CNT », souligne le communiqué final du sommet d’Abuja. Sauf que la Conférence déplore vivement le fait que l’échéance du 27 février 2022 pour la tenue des élections risque de ne pas être respectée.
Ces propos du président sénégalais interviennent au moment où la diplomatie malienne s’active pour éviter d’autres sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Il y a quelques jours, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop a rencontré les ambassadeurs des pays de la CEDEAO accrédités au Mali. Le mardi dernier, il a rendu visite au président ghanéen, qui assure la présidence de la conférence des Chefs d’Etat de la CEDEA. « Le Chef de la Diplomatie malienne, Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, porteur de message du Président de la Transition, Chef de l’Etat, Son Excellence le Colonel Assimi Goïta, a été reçu en audience, ce mardi 07 décembre, par le Président de la République du Ghana, Son Excellence Monsieur Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO »,a déclaré le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
La diplomatie offensive du ministre Diop semble porter ses fruits. La CEDEAO s’est abstenue d’infliger des sanctions supplémentaires contre les autorités maliennes dont elle exige de respecter le délai de la Transition.
Cyril Adohoun
L’Observatoire