L’élection présidentielle au Mali est prévue pour le 29 juillet 2018. Et tous les acteurs prônent la transparence et la crédibilité de ce scrutin. En séjour de 48 heures au Mali dans le cadre de la journée internationale des Casques Bleus célébré hier, mardi 29 mai 2018 au camp de la Minusma à Bamako, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a réaffirmé son soutien aux trois grandes priorités du Mali: la concrétisation de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger signé à Bamako, la tenue des élections transparentes et la sécurité dans le centre. Par ailleurs, Antonio Guterres a félicité les casques bleus pour les sacrifices consentis. « Aujourd’hui au Mali, les Casques bleus travaillent dans un cadre où la paix n’est pas assurée », a-t-il dit.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres est arrivé à Bamako hier, mardi 29 mai 2018 en début d’après-midi pour une visite de 48 heures. Il a été accueilli au Pavillon présidentiel de l’aéroport international Modibo Keita de Bamako Sénou par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Le Chef de l’Etat était notamment accompagné par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga, des membres du gouvernement ainsi que le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif. Les deux personnalités ont eu un entretien élargi dans le salon d’honneur du Pavillon présidentiel.
À la sortie d’audience, Antonio Guterres a placé sa visite sous le signe de la solidarité à l’endroit du Mali qui traverse une période difficile. En outre, Antonio Guterres soutient les trois grandes priorités du Mali: la concrétisation de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d ‘Alger signé à Bamako, la tenue des élections transparentes et la sécurité dans le centre. Pour sa part, le président IBK s’est dit sensible à cette visite du secrétaire général des Nations Unies au Mali. Avant de mettre l’accent sur le trafic humain et des stupéfiants dans le sahel.
Le président IBK a souhaité à ce que cette visite soit très utile pour la prise de décision au sein de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Après cet entretien, le secrétaire général s’est rendu au camp de la Minusma de Bamako non loin de l’Aéroport Bamako-Sénou pour la célébration de la journée internationale des Casques bleus. Ici, la cérémonie a débuté par l’exécution de l’hymne national du Mali et celui de l’Onu. Dans son discours, le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif a fait savoir que le thème de ce 70ème anniversaire des Casques bleus est « 70 ans de service et de sacrifice ».
A ses dires, ce thème est pertinent car la Minusma est la mission la plus meurtrière des opérations de maintien de la paix des Nations Unies avec 170 morts depuis son déploiement en 2013. Il a souhaité l’acquisition des matériels adéquats permettant de diminuer les pertes en vie humaine. Quant au premier ministre, Soumeylou,Boubèye,Maïga, il a rappelé que les premiers casques bleus maliens ont été déployés en 1960 et plus de 2000 éléments parmi eux ont été déployés sur tout le continent.
‘’La paix au Mali est un facteur de sécurité à l’échelle globale et il faut que le monde le comprenne’’
Selon le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, cette visite de solidarité entre dans le cadre de la journée internationale des Casque bleus. « Chers Casques bleus, je suis fier d’être votre collègue. Aujourd’hui, au Mali, en Centrafrique, en République démocratique du Congo, au Sud du Soudan, nous avons quatre opérations de maintien de la paix qui ne correspondent plus comme maintien de la paix.
Ces opérations ont été conçues dans une logique où il y aurait un accord de paix stable. Aujourd’hui, dans ces quatre pays notamment au Mali, vous travaillez dans un cadre où la paix n’est pas assurée. Vous travaillez dans un cadre où il y a des terroristes, vous travaillez dans un cadre où il y a des trafics de drogue, des trafics humains », a-t-il dit. A cet effet, il a remercié les casques bleus pour les sacrifices consentis. « Nous sommes conscients qu’il nous faut travailler pour changer cet état de chose », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a invité la communauté internationale à appuyer le Mali et la force du G5 Sahel. A l’en croire, il n’y a pas de paix sans développement ni de développement sans paix. « Monsieur le premier ministre, j’ai bien conscience, des défis auxquels vous faites face, avec votre gouvernement et toutes les autorités maliennes : la nécessité de concrétisation de l’accord de paix et de réconciliation, l’organisation d’élection qui est un facteur de transparence et de légitimité extrêmement important pour le lien entre les peuples et les autorités et votre démarche pour la sécurité au centre du pays, facteur essentiel pour l’unité du Mali.
Nous savons que c’est aux Maliens d’assumer la direction de la solution des problèmes du Mali, mais nous en tant que Nations Unies, nous serons à vos cotés sans condition pour appuyer sachant que le succès des autorités et du peuple malien est un succès important pour eux-mêmes, pour toute la région et pour le monde. La paix au Mali est un facteur de sécurité à l’échelle globale et il faut que le monde le comprenne et il faut que le monde vous appuis sans condition », a-t-il déclaré. Enfin, il a souhaité la paix au Mali.
Au cours de cette cérémonie, une gerbe de fleur a été déposée par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, et la Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore pour rendre hommage aux Casques bleus tués au Mali. A noter que le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres effectuera ce mercredi 30 mai 2018, une visite au nord du Mali.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain